Depuis que je suis élue, je me pose en permanence des questions sur la façon de faire de la politique, sur ce que cela signifie. Je tiens ce blog depuis longtemps, bien avant le début de ce mandat, mais j'avais une liberté d'écriture parce que je n'avais pas cette responsabilité.
Depuis, je me pose sans doute trop de questions. C'est vrai, après tout : depuis Sarkozy, on fait de la politique autrement. Les grands élus nous montrent l'exemple et c'est un vrai festival. On ne se gêne plus pour dire "Casse-toi pauvre con !" quand l'envie nous en prend. Et d'autres exemples ont suivi. Traiter les Français de fainéants, quand on est président de la République, au fond...où est le problème ? On constate aussi que ces petites saillies sans grand intérêts et sans contenu politique réel sont les préférées de la presse. Celles qui font vendre du papier et pépier à l'infini le petit oiseau bleu.
Au niveau local, j'ai parfois cru, bien naïvement, que les choses étaient un peu différentes. Qu'on pouvait agir et éviter les polémiques stériles.
Mais non.
Aujourd'hui, par exemple, je lis un article d'une demi page dans la presse locale au sujet d'une demi phrase prononcée lors d'un débat du PS. Luc Carvounas qui avait échangé pendant une heure sur la nécessité de refonder le PS, de réunir les forces des volontaires pour construire ensemble ce parti, a fait un trait d'humour :
"On a besoin de toutes les énergies, y compris les brebis égarées. Si elles reviennent, elles iront à l’enclos..."
Une phrase bien anodine. Mais visiblement, quelques anciens du PS passés LREM se sont sentis visés. On a lu que cette phrase rappelait des moments bien sombres de notre histoire, on a lu que ces propos allaient à l'encontre de la laïcité (sic) puisqu'ils évoquaient une parabole biblique, on a lu que ces propos étaient sectaires...
C'est étonnant, que ces élus ex-PS et nouvellement En Marche (ou pas, parce que ce n'est pas le courage politique qui les caractérisent) se sentent visés. Voudraient-ils déjà revenir ? S'ils retournent encore une fois leur veste, il y a des chances pour qu'elle craque de tous côtés, non ?
Ou alors, cette micro tempête dans un verre d'eau n'a t-elle pour but que d'éviter de répondre aux questions sérieuses ? Celles sur la CGS, les APL, les emplois aidés, les baisses de dotation aux collectivités (dans lesquelles ils sont élus sous l'étiquette PS) ? Bref, l'unique but est de ne pas parler de politique.
Quel dommage !
CC