8 décembre 2016

Grand écart et Valls acrobatique

Valls était à Audincourt, hier. Il a visité une usine, rencontré des syndicalistes. Il est venu parler à des gens simples, des "vrais" gens. C'est le premier message qu'il a voulu faire passer. Après toutes ces prises de paroles sur fond bleu, ça fait chaud au coeur de se retrouver à une simple tribune...a-t-il dit.

Il n'est pas évident d'effacer le soupçon de condescendance qui se dégage de cette entrée en matière. 

Mais l'essentiel du message n'est pas là et le public un peu froid de l'Est de la France venu l'écouter ce mercredi soir attendait de savoir ce que l'homme proposait concrètement. Il y avait peu dans la salle de fans déjà conquis, c'est le moins qu'on puisse dire. Les applaudissements étaient polis mais discrets. Pas d'emportement. Une salle très tendue, pas hostile, mais loin d'être chaleureuse. Tout le monde a en tête le bilan tout frais de l'ex 1er ministre. Le 49.3 est au bord de toutes les lèvres, la loi travail nous gâche encore l'estomac. 

Et c'est là que Valls, tel un Jean-Claude Vandam tout en force et en souplesse, nous livre son grand écart permanent : il faut que la gauche relève la tête, pour faire face à Fillon. Et pour cela, il faut plus d'Etat, plus de services publics. Bien. Il faut aussi que la France reste concurrentielle dans un contexte économique mondialisé. Pour cela, il faut plus de flexibilité, un coût du travail plus bas. Ah. Et puis il faut aussi qu'on sache mieux se protéger, il faut du Made in France. Bon. Et il faut aussi plus d'Europe. Une Europe fermée, avec des frontières. Oui. 

La primaire ne fait que commencer et nous allons attendre les discours des autres candidats. Cependant, au plan local, nous avons bien entendu que Frédéric Barbier était disponible pour soutenir Valls...et plus si affinités ? 

Et pour finir, celle qui fait le buzz aujourd'hui, c'est Hervée de Lafond qui a interpellé vivement l'homme d'Etat, en lui demandant de faire en sorte que la primaire de la gauche soit vraiment ouverte, qu'elle inclue Mélenchon et Macron. Et que c'était à lui d'aller parler avec ces deux dissidents pour que les deux gauches "irréconciliables" puisse faire le poids contre la droite.

Alors que Valls s'est débarrassé de cette belle grande gueule - un peu embarrassante quand même -, par une pirouette "Allez l'engueuler lui, Jean-Luc Mélenchon", elle a terminé par une phrase libératoire : "Non, mais ça vous fait du bien de vous faire engueuler !" C'est ça aussi, de rencontrer des "vrais" gens, non ?

CC


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1 commentaire:

  1. J'attendais un peu de tes réactions. Merci Céline.
    Je regarde toujours du côté d'Audincourt pour me faire une opinion, car autour de moi c'est effectivement le 49.3 qui ne passe pas entre autres.
    Le reste tu le définis très bien.
    Je suis comme l'ensemble du public dans la salle, j'attends de voir les autres propositions.
    Amicalement.

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