9 novembre 2016

Céder à la tentation du pire

Dans le flots de commentaires, je ne sais pas s'il faut en rajouter. Mais évidemment, le besoin de la ramener me tenaille.

Alors voilà, Trump est élu.

J'ai l'impression que malgré l'espoir des gens qui pensent, qui écrivent, qui observent le monde, ce n'est pas une vraie surprise.

En fait, au delà des déclarations outrancières, misogynes et racistes du candidat qui voulait interdire aux musulmans l'entrée sur le territoire américain et qui déclare qu'on attrape les femmes par la chatte, il y a une véritable tentation du pire. Un peu comme si, enfants gâtés par 60 ans de progrès, d'émancipation des femmes, d'innovations techniques, de protection sociale plus grande, on voulait voir un peu comment cela fait quand on passe la main au-dessus de la flamme de la bougie. Juste pour se rappeler les moments difficiles, histoire de savourer un peu mieux les avantages d'un monde occidental dans lequel on ne meurt presque plus de faim, où on a tous accès à une éducation, où, si on manque de chance, on a des aides de la société.

Evidemment, tout n'est pas parfait, dans nos systèmes démocratiques, mais au regard de beaucoup d'autres systèmes, on peut facilement conclure que c'est le moins mauvais, comme disait en substance Churchill. Et pourtant, aux USA comme en France (et comme en Russie, en Pologne, en Turquie...) on a cette fichue tentation du pire : voyons un peu comment ça pique de mettre du sel sur la plaie ! Tentons ensemble cette expérience de prendre pour bouc émissaire ceux qui vont encore plus mal que nous, au risque de devenir les victimes de ceux qui vont mieux que nous...

Je suis presque sûre que chacun d'entre nous a déjà eu ces pensées négatives, dans les moments de découragement, un peu comme cette idée absurde qu'une bonne guerre pourrait faire du bien, un peu comme quand on se disait qu'une saignée et une purge pouvait guérir le rachitique et requinquer l'anémié. Les électeurs américains ont été tenté par le pire, ils ont cédé à la tentation.

Wait and see, comme ils disent : entre ce qu'un candidat promet et ce qu'il tient, l'écart peut être considérable. En France, on est assez bien placés pour le savoir.

Mais s'il met en acte ses idées protectionnistes, l'équilibre économique mondial changera durablement. S'il met en place ses idées non interventionnistes, les rapports diplomatiques et la politique internationale seront bouleversés. L'avenir nous dira dans quel sens...

CC
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2 commentaires:

  1. "Wait and see" en effet, on n'peut changer que le futur, il a été élu. Attendre la suite ...

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    1. Comme je le disais, il est même pas en fonction, le gars.

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