17 juillet 2016

We are Nice

On ne peut pas trouver les mots pour l'horreur qui a eu lieu le soir du 14 juillet.

On a tous pensé qu'on aurait pu y être, qu'on y était, ailleurs, mais là-bas aussi : ces rassemblements festifs sont les mêmes partout. On vient en famille, avec les enfants, entre amis, on a le coeur à la fête, on regarde le feu, on va boire un verre, on va au bal, dans toutes les villes, dans tous les villages. On profite de la douceur d'un soir d'été.

Quand c'est au milieu tout cela que cette horreur intervient, c'est indicible.

Quand j'ai appris cela, sur twitter et Facebook, j'ai pensé aux quelques personnes que je connais à Nice, j'ai pensé qu'on aurait pu y être, que d'autres amis, des proches auraient pu y être, et puis j'ai éprouvé de la colère : j'ai pensé "pourvu qu'on n'apprenne pas que le terroriste était fiché S" et puis j'ai pensé, "pourvu que ce ne soit pas un type qu'on n'avait pas repéré avant".

Dans un cas comme dans l'autre, c'est un problème : si on l'a repéré mais qu'on a rien fait, c'est une faillite de la sécurité. Si au contraire, on ne le connaissait pas, c'est un échec aussi.

C'est un piège. On ne peut pas savoir qui va entendre le message de Daesh. On ne sait pas qui va décider, presque du jour au lendemain, de tuer des innocents au nom de cette idéologie moisie.

C'est évidemment un déséquilibré : qui, sain d'esprit, prendrait un 33 tonnes pour foncer sur une foule  pacifique ?

Mais là aussi, c'est le piège : l'extrême droite dira qu'on se voile la face, qu'on ne veut pas lutter contre l'islam. Et l'extrême droite en profitera encore une fois pour dresser les uns contre les autres.

Mais doit-on aller vers plus de rigueur sécuritaire ? Doit-on abandonner notre liberté au profit d'une sécurité illusoire ? Parce que finalement, qui peut prévoir et arrêter l'oeuvre d'un fou qui prend un camion pour détruire des vies ? On a bien vu que les caméras d'Estrosi n'avaient été d'aucun secours, que les conditions de sécurité étaient aussi importantes que possible dans le contexte actuel...

Est-ce vraiment l'ultime symptôme qu'il faut traiter ou faut-il agir avant ? Prévenir pour guérir et ne pas tomber dans les deux pièges : celui de Daesh, qu'il faut bombarder une bonne fois pour toute, et celui de l'extrême droite qui empêche l'intégration et le débat autour de cela...

Ces réflexions sont naïves et sincères...Et toutes mes pensées vont avant tout aux victimes et à leurs proches...
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5 commentaires:

  1. Et être fou n'empêche pas d'être islamiste. Au contraire.

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  2. Bonsoir Nicolas,
    33 tonnes ou pas, c'était un gros camion...et je n'y connais rien, mais il me semble que ça parle.
    Et sinon, être fou n'empêche pas d'être terroriste, je dirais même plus : il faut être fou pour foncer dans la foule avec un camion d'un certain nombre de tonnes. Alors si en plus on le fait au nom d'une idéologie, c'est qu'on est complètement taré...Mais c'est ce que j'ai écrit...

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  3. Non. 19 tonnes c'est un petit camion mais tu as raison : on s'en fout. Ce qui m'énerve est le débat depuis trois jours : c'est un terroriste islamiste ou un fou ? Comme si on ne pouvait pas cumuler.

    C'est un déséquilibré qui a loué un camion, reconnu le trajet, envoyé son pognon à ses parents.

    Et on peut bombarder Daesh. D'ailleurs on le fait et ça marche : ils perdent des territoires. Mais changent de méthode.

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    1. Oui, je suis d'accord : ce débat m'énerve aussi, c'est pour ça que j'ai écrit que c'était à la fois un fou et un terroriste...Enfin, il me semble que je l'ai écrit, même si ce n'est pas très clair. Pour moi, en tout cas, c'est une évidence : c'est à la fois l'acte d'un marteau et un acte revendiqué par Daesh qui répond au code du genre.

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