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Alors on ne sait plus. Et nombreux sont ceux qui ne savent plus comment voter : il y a eu 4 millions d'électeurs qui ont changé d'intention de vote durant les 6 derniers mois avant l'élection présidentielle.
On peut se demander ce qu'est la gauche, ce qu'est la droite, on peut se demander si le reblochon est de droite, plus que le camembert, mais moins que le babibel. On peut avoir une culture de gauche, une culture de droite...Mais il semble que les nouvelles générations, celles d'après 1983 n'ont plus tellement de culture politique et que le clivage gauche droite ne leur parle pas tellement : il faut dire que ces citoyens ont connu l'alternance systématique, la cohabitation et le flou que cela implique.
C'est ce flou qui entraîne la recherche d'autres clivages. Le premier à voir jour, c'est le clivage peuple élite. C'est celui dont s'emparent les extrêmes, à gauche comme à droite. Mélenchon comme Le Pen ne se posent-ils pas en défenseurs du peuple contre l'oligarchie, contre les pourris, contre la gauche et la droite, tous dans le même sac, le fameux UMPS cher au FN...?
C'est bien ce qui peut nous faire regretter le bon vieux clivage gauche droite : celui-ci n'était pas un clivage identitaire, c'était un clivage beaucoup plus libre, basé sur des idées.
Le risque, donc, c'est de voir un piège d'identité se refermer sur nous, au mépris d'une égalité réelle, d'une égalité pas seulement en terme d'imposition, mais une véritable égalité des chances, une égalité à l'école, dans le monde du travail...
C'est cela, et bien plus encore que Gilles Finchelstein développe dans son essai "Piège d'identité. Réflexions (inquiètes) sur la gauche, la droite et la démocratie." Il le fait avec beaucoup de simplicité et une belle plume, ce qui ne gâche rien !
Et il était en conférence à Audincourt le 12 mai, avec le Cercle Jean Jaurès et la Fondation Jean Jaurès.