Jeudi soir, Jérôme Fourquet a réussi à décrypter très clairement les dessous des derniers scrutins, au regard d'une thématique qui porte beaucoup de fantasmes : le vote "arabo-musulman". Les guillemets sont nécessaires, puisqu'il est interdit de faire des statistiques ethniques en France et qu'en matière de religion, il faut toujours être prudent.
La technique utilisée par Jérôme Fourquet, responsable de l'IFOP, pour analyser les résultats des élections est simple : le comptage systématique sur les listes électorales des prénoms d'origine arabe ou musulmane. En retirant les Sarah et quelques autres prénoms, on arrive à un résultat fiable.
J'ai appris des tas de choses, jeudi soir !
- Dans les quartiers limitrophes aux grands ensembles, ont vote plus FN, en rejet de l'immigration voisine, même si l'on y est pas directement confronté. C'est sans doute un peu le même phénomène dans les campagnes...
- 16/18% est le seuil de tolérance pour ceux qui votent FN : ensuite, ils changent de quartier. Ceux qui restent alors ne voient pas d'inconvénient à la présence d'arabo-musulmans autour d'eux.
- Le vote de la présidentielle était surtout guidé par un rejet très fort de Sarkozy qui a bénéficié à Hollande, sans pour autant être un vote d'adhésion au PS. Pour les municipales, sur le terrain, le candidat de droite pouvait être plus satisfaisant que Sarkozy et il y a eu entre temps des déceptions : certes, le mariage pour tous, mais bien plus fortement, les promesses économiques et sociales non tenues.
- Les retraités sont en général classés dans les catégories supérieures, avec les professions libérales, les cadres...
- Quant aux derniers arrivés qui ferment la porte, ce sont ces descendants de l'immigration italienne ou portugaise ou maghrébine de première génération qui votent aujourd'hui pour une politique plus restrictive face à la nouvelle immigration.
Voilà des choses qui vont faire écho à ce que je constate quand je tiens le bureau de vote, les jours d'élection : c'est un quartier populaire qui vote très fortement FN, où vit une population retraitée qui veut fermer la porte derrière elle.
La statistique est une chose. L'action politique en est une autre : mais il est important de comprendre ces mécanismes pour pouvoir agir sur le terrain, pour proposer une politique qui répond aux attentes.
Les livres de Jérôme Fourquet, pour ceux qui aiment les chiffres (mais il y a des gens, derrière ces chiffres), sont éclairants : Karim vote à gauche et son voisin vote FN et L'an prochain à Jérusalem ?
Et la réponse au petit jeu : Toulouse (8,4%), Perpignan (10,7%), Marseille (12,3%), Mulhouse 20,6%), Aulnay (26,2 %), Roubaix (33,3%). Les idées reçues ne sont pas toujours conformes à la réalité, non ?
Alors ?
- Un petit jeu, pour commencer : classez dans l'ordre croissant ces villes selon le nombre de prénoms arabo-musulmans que l'on trouve sur les listes électorales : Aulnay, Roubaix, Mulhouse, Toulouse, Marseille, Perpignan.
- Pourquoi est-ce qu'on vote plus FN dans les quartiers où il n'y a presque pas de prénoms arabo-musulmans sur les listes électorales ?
- Pourquoi est-ce qu'il y a plus de vote FN quand il y a jusqu'à 16 ou 18 % de prénoms arabo-musulmans, puis que cela diminue ensuite ?
- Et pourquoi les quartiers où il y a le plus d'arabo-musulmans ont voté en très grande majorité pour la gauche aux présidentielles mais beaucoup moins pour les municipales ?
- Dans quelle catégorie sociologique range-t-on les retraités ?
- Que signifie l'expression "le dernier arrivé ferme la porte derrière lui" ?
J'ai appris des tas de choses, jeudi soir !
- Dans les quartiers limitrophes aux grands ensembles, ont vote plus FN, en rejet de l'immigration voisine, même si l'on y est pas directement confronté. C'est sans doute un peu le même phénomène dans les campagnes...
- 16/18% est le seuil de tolérance pour ceux qui votent FN : ensuite, ils changent de quartier. Ceux qui restent alors ne voient pas d'inconvénient à la présence d'arabo-musulmans autour d'eux.
- Le vote de la présidentielle était surtout guidé par un rejet très fort de Sarkozy qui a bénéficié à Hollande, sans pour autant être un vote d'adhésion au PS. Pour les municipales, sur le terrain, le candidat de droite pouvait être plus satisfaisant que Sarkozy et il y a eu entre temps des déceptions : certes, le mariage pour tous, mais bien plus fortement, les promesses économiques et sociales non tenues.
- Les retraités sont en général classés dans les catégories supérieures, avec les professions libérales, les cadres...
- Quant aux derniers arrivés qui ferment la porte, ce sont ces descendants de l'immigration italienne ou portugaise ou maghrébine de première génération qui votent aujourd'hui pour une politique plus restrictive face à la nouvelle immigration.
Voilà des choses qui vont faire écho à ce que je constate quand je tiens le bureau de vote, les jours d'élection : c'est un quartier populaire qui vote très fortement FN, où vit une population retraitée qui veut fermer la porte derrière elle.
La statistique est une chose. L'action politique en est une autre : mais il est important de comprendre ces mécanismes pour pouvoir agir sur le terrain, pour proposer une politique qui répond aux attentes.
Les livres de Jérôme Fourquet, pour ceux qui aiment les chiffres (mais il y a des gens, derrière ces chiffres), sont éclairants : Karim vote à gauche et son voisin vote FN et L'an prochain à Jérusalem ?
Et la réponse au petit jeu : Toulouse (8,4%), Perpignan (10,7%), Marseille (12,3%), Mulhouse 20,6%), Aulnay (26,2 %), Roubaix (33,3%). Les idées reçues ne sont pas toujours conformes à la réalité, non ?