Comme chaque année, les marronniers sont en fleurs. Ils tendent leurs
belles grappes coniques vers l'azur, ç'en est presque érotique.
Ces arbres pointent leurs fières fleurs comme des phallus vers le ciel...
C'est le printemps et il est donc temps de parler de ceux qui en comptent beaucoup au compteur. Des printemps. Il est donc temps de reparler des retraites. Celles que nous n'aurons jamais, comme on nous le dit, depuis toujours, depuis que je suis née, je crois. Nous, les jeunes, c'est pas demain la veille qu'on sera en retraite. Si on en a une, un jour. Le nombre de fois où j'ai entendu ça. J'en suis venue à le dire moi même, d'ailleurs : "Une retraite ! Bah ! Faut se faire une raison !"
C'est devenu un véritable marronnier.
Pourtant, moi aussi, j'aimerais profiter de mon âge d'or, j'aimerais tant profiter des croisières avec des chanteurs morts, j'aimerais tellement pouvoir manifester contre les jeunes et casser quelques cannes sur le dos des petits malpolis dans le bus ! J'aimerais tant être une vieille acariâtre persuadée que c'était mieux avant et j'apprécierais, assurément, de prendre un temps fou à la caisse des supermarchés, pour sortir mes piécettes de 20 centimes, pour ranger mes quelques courses, pour choisir avec soin les produits qui n'ont pas d'étiquette, pour ralentir les plus jeunes qui travaillent, eux, pour payer ma pauvre retraite des vieux.
CC
Ah, moi aussi je compte bien être un vieux très chiant ! (J'ai d'ailleurs commencé à m'entraîner…) Et, en plus, je crois que je serai très sale, histoire d'incommoder les jeunes cons dans les files d'attente.
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