Le début du livre de Virginie Despentes est de ceux-là...
"J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf. Et je commence par là pour que les choses soient claires : je ne m’excuse de rien, je ne viens pas me plaindre. Je n’échangerais ma place contre aucune autre, parce qu’être Virginie Despentes me semble être une affaire plus intéressante à mener que n’importe quelle autre affaire."
"Parce que l’idéal de la femme blanche, séduisante mais pas pute, bien mariée, mais pas effacée, travaillant mais sans trop réussir pour ne pas écraser son homme, mince mais pas névrosée par la nourriture, restant indéfiniment jeune sans se faire défigurer par les chirurgiens de l’esthétique, maman épanouie mais pas accaparée par les couches et les devoirs d’école, bonne maîtresse de maison mais pas bonniche traditionnelle, cultivée mais moins qu’un homme, cette femme blanche heureuse qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, celle à laquelle on devrait faire l’effort de ressembler, à part qu’elle a l’air de beaucoup s’emmerder pour pas grand-chose, de toutes façons je ne l’ai jamais croisée nulle part. Je crois bien qu’elle n’existe pas." King Kong Théorie, Grasset, 2006.
Quand j'étais petite, je trouvais injuste d'être une fille. On peut faire tellement moins de choses. On a tellement moins de liberté. Et on est obligé de mettre des robes roses épouvantables. J'ai fait des caprices pour ne pas porter ces déguisements de Barbie princesse.
Quand j'étais ado, j'étais féministe révolutionnaire. Je déclarais qu'au titre des siècles et des siècles d'oppression masculine, il était temps d'inverser les choses : que les femmes prennent le pouvoir et rendent les hommes esclaves.
Aujourd'hui, j'ai calmé mes ardeurs et je pense juste qu'il est temps d'être égaux. Et que l'idée de la création d'un service efficace de crèches à grande échelle, ainsi que de travaux à domicile, organisés comme une grande multinationale efficace, cela permettrait non pas de partager inégalement des tâches, mais simplement de s'en libérer pour de bon...
Bah...
CC
Je l'ai lu la semaine dernière et je partage sa colère...
RépondreSupprimerL'égalité, il faut que nous la gagnions tous ensemble maintenant...
C'est un long chemin...
Supprimerl'égalité, on regresse, je trouve...la jeunesse autour de moi, pas celle des facs mais celle du travail, je suis héberluée de leurs discours, tant chez les filles que chez les garçons, je crois vivre sur une autre planète...le boulot est à recommencer...
RépondreSupprimerOui...la misère qui gagne, c'est les minorités qui trinquent...Toujours...
SupprimerLa place des femmes est à la maison.....
RépondreSupprimerJe plaisante!!!