Je dis ça, je dis rien. Moi, la politique, ça me plait plutôt...Mais je dois dire que je sature un peu, là. Trois débats en moins de quinze jours, ce serait un peu trop, à mon avis.
D'autant que quand j'ai le malheur de zapper sur une chaîne qui parle de politique, j'entends fuser des : "Oh ! Non, pas ça ! Pas encooooore de la politique ! Y'en a marre..."
Les gens ne sont pas tellement politisés, la plupart se fiche complétement du fond des choses. Ils ont quelques idées de principe, quelques idées générales et ils s'en contentent très bien. On peut très bien vivre sans politique...
Je suis en vacances, mais il est temps de faire le point sur l'éducation.
Dans la campagne, finalement, on n'en a pas parlé tant que ça. Il semble parfois que la droite, qui mène le débat ne s'adresse qu'aux vieux. L'éducation ne les concerne pas vraiment...
Du côté de Hollande, par contre, il y a eu du travail. Si vous avez suivi un peu, vous savez que le PS met ce sujet au cœur de son programme. En tête de proue, même. Et évidemment, les contradicteurs disent que ça va ruiner la France. Il propose en effet de créer 60 000 postes dans ce secteur, en 5 ans. Pas seulement des professeurs : des surveillants, des infirmières, des COPSY. Et croyez-moi, on en a besoin aussi, dans les établissements.
C'est donc à cela qu'il faut répondre en premier : non, ce projet n'est pas extrêmement coûteux.
Selon l'Institut Montaigne (think tank libéral), cette mesure coûtera en
moyenne 1,7 milliard d'euros par an, soit moins que ce que FH avait
lui-même annoncé. Un chiffre à comparer à la baisse de la TVA sur la
restauration décidée par Nicolas Sarkozy, qui coûte à elle seule chaque
année environ 2,5 milliards d'euros.
Mais ces créations de postes ne coûteront en réalité rien au budget de
l'Etat puisqu'elles seront intégralement compensées par des
redéploiement.
Hollande propose aussi de remettre en place une vraie formation pour les enseignants débutants. Sarkozy avait supprimé cela : rendez-vous compte, un métier aussi difficile sans aucune formation ! Ou comment dégoûter les jeunes de se lancer dans la profession...
Ensuite, Hollande veut revoir les rythmes scolaires. C'est un dossier difficile, parce que les lobbies du tourisme font le calendrier depuis des années. Mais qui sait...
Il veut aussi renforcer l'école des petits : l'école dès 3 ans est une bonne chose pour le développement des enfants, contrairement à ce que Darcos voulait nous faire croire.
Les propositions sur l'éducation prioritaire me semble aller dans le bon sens : il faut notamment stabiliser et aider les enseignants, dans ces zones où le métier est encore plus difficile qu'ailleurs. Ces dernières années, l'éducation prioritaire ne l'était plus vraiment : un rapport récent de la cour des comptes l'a encore montré.
Il faut aussi renforcer l'éducation professionnelle, au lycée. Cela me semble évident : il faut plus de places, plus de filières pro pour les élèves. Et il faut aussi que les professeurs soient formés pour envoyer leurs élèves vers ces filières qui sont souvent très épanouissantes et qui conduisent vers de vrais métiers.
Ensuite, ce sont les méthodes pédagogiques qui sont en question dans le programme : c'est une bonne chose. A vrai dire, en 7 ans de carrière, je n'ai pas eu de vraies formation à ce sujet. Mis à part quelques conseils de ma tutrice et les lectures personnelles que j'ai faites, on ne m'a pas formée à ce sujet. C'est d'ailleurs pour ça qu'il faut absolument que la formation des professeurs devienne une réalité très vite.
A ce propos, je me permets de vous conseiller (si vous êtes enseignant) le site de Patrick Picard, dont je vous reparlerai sûrement plus tard.
Pour continuer, Hollande est le seul, dans son programme à parler de la souffrance des enseignants : le sentiment d'être mal traité, par les politiques, les médias et la société s'est fortement aggravé ces dernières années. Il faut revaloriser le métier. C'est un pilier de notre société.
Enfin, il propose de retravailler les programmes, ce qui n'est pas une surprise, puisque c'est le cas à chaque élection. L'idée, cependant, est louable, puisque c'est pour mieux coller au socle commun de compétences et de connaissances qui est désormais une loi commune aux pays européen, ayant pour but de lutter contre illettrisme.
Mais il y a aussi un plan pour l'éducation
numérique, un plan pour l'éducation artistique, renouer avec la laïcité,
prévenir la violence à l'école, mieux aider les décrocheurs, rapprocher
l'école et les parents, faire une nouvelle carte scolaire, réformer
l'orientation...
Bref, on sent que le PS a réellement réfléchi à la question et ne s'est pas contenté de balancer quelques idées en pâture au journaliste. C'est agréable !
C'est étrange, comme concept. Ceux qui travaillent dur, les vrais travailleurs seront donc à la fête, le premier mai, avec le président de la République. Il y a donc des gens qui travaillent mou. De faux travailleurs.
Et il y a les chômeurs. Ces assistés. Comme si c'était de leur faute.
C'est encore l'idée étrange que "Quand on veut travailler, il y a du travail ! Enfin, il suffit de se bouger le cul, merde ! Quand on veut bosser, on trouve !"
Vous avez déjà entendu ce discours, vous ? Oui, il est assez courant.
Ce sont des gens qui travaillent qui le tiennent, en général. Parfois,
ceux-là se retrouvent au chômage. Soudain, ils se rendent compte que le
travail est rare, qu'il est à temps partiel et au SMIC. Ils se rendent
compte qu'ils n'ont qu'un intérêt moyen à faire garder leurs enfants aux
horaires fantaisistes de la grande distribution...Voire un intérêt
nul.
- D'ailleurs, ce qui compte, c'est le travail ou c'est le salaire ? - Je pose la question. Parce que le travail, c'est pas ce qui manque : on pourrait s'amuser à détacher les chewing-gum qui jonchent les trottoirs à la brosse à dent. Mais il n'y a personne pour rémunérer ça...
Il n'est guère probable que près de 20% des Français soient vraiment racistes, antisémites, homophobes, catho intégristes, nationalistes bas du front comme Marine Le Pen.
Ce vote n'est pas un vote d'adhésion à ce discours. Simplement parce qu'à ce niveau-là, ce serait invivable au quotidien : il y aurait des agressions, des meurtres...Si cette haine était le seul moteur du vote FN, il serait plus fort dans les grandes villes, où l'immigration est visible, que dans les campagnes, où on ne voit des noirs et des arabes qu'à la télé.
Prenons l'exemple du village de mes parents : en Savoie, 268 inscrits, 244 votants. 68 pour Le Pen. Dans ce village, pas un seul immigré ou fils d'immigré. Seulement des vieux italiens installés depuis longtemps, souvent plus racistes encore que les "de souches".
Dans ce département, quand on va "en ville", on va à Belley, à Aix-Les-Bains voire à Chambéry. Des villes où la violence règne, où les rues sont des coupe-gorges, comme chacun le sait. Si par hasard, on se paye un petit voyage à Paris, de temps en temps, on se fait servir son petit-déjeuner, à l'hôtel, par une gentille dame noire mais on prend le métro en serrant son sac à main contre soi, et on constate que la misère est plus présente là. On est mieux chez soi, tout de même.
Alors une des raisons de ce vote semble être celui de la peur. Une dose de TF1 quotidienne peut nuire gravement aux capacités de raisonnement.
Moi qui travaille au quotidien auprès d'enfants issus de l'immigration, je vois les choses autrement : la misère est au cœur de tous les problèmes. Il y a moins de 10 ans, le climat était différent. Depuis, il y a environ une usine qui ferme toutes les semaines, dans le secteur. Le travail se fait rare et les repères disparaissent : oui, il y a plus de femmes voilées aujourd'hui qu'il y a 10 ans. Il me semble impossible de ne pas faire le lien : plus de misère, plus de repli sur soi, plus de rejet de l'autre. (Et c'est là qu'il faut travailler sur les causes plutôt que sur les conséquences, mais c'est un autre débat.)
Ajoutez à cela une parole d'Etat déculpabilisée, une stigmatisation ouverte des "Auvergnats", une chasse ouverte aux Roms ou des propos malsains sur les assistés à qui on ne donne pas de travail et qu'on voudrait en plus priver du minimum vital, alors on arrive comprend mieux ce 20%.
Cependant, on aurait pu penser que Sarkozy, grâce au discours sus-cité, aurait capté plus de voix.
C'est là qu'il faut modérer les choses : non, le cœur des motivations de ces électeurs n'est pas forcément la peur et le racisme. Mais simplement, le rejet total de Sarkozy.
Le personnage agace, depuis le début de son mandat, la droite traditionnelle. La France est à droite, ne l'oublions pas. Mais une droite respectable, celle du général de Gaulle, une droite morale, chrétienne, sociale. Le contraire absolu de ce que représente le Sarkozy divorcé, bling-bling, dépensier des deniers de l'Etat quand le général, lui, payait avec son chéquier à lui, les ampoules de l'Elysée.
Ce qu'il faut voir, donc, dans ce vote FN, c'est le rejet de Sarkozy : plutôt Marine Le Pen que ce drôle de bonhomme qui n'a ni foi, ni loi. Attention, donc, à l'amalgame...
Pas sûr que l'opinion de ces électeurs change beaucoup entre les deux tours. Certains iront à la pêche : le socle dur, de la droite dure. D'autre préféreront la sympathie et la droiture de François Hollande.
Ce soir, au dépouillement, puis parmi les gens réunis pour suivre les résultats dans une salle de la mairie, la stupeur était grande : le score du FN est alarmant. Pourtant, on est dans une ville ouvrière, marquée à gauche. Mais le chômage est de plus en plus important et quand les temps sont durs, on se trouve facilement des boucs émissaires.
C'est moche, mais les anciens copains à la chaîne, qui venaient d'au-delà de la Méditerranée deviennent les ennemis d'aujourd'hui...
Peut-être...
En tout cas, l'entre-deux tours va être une bagarre sans merci. Guéant va être de sortie pour chasser sur les terres frontistes. Et si on remettait en cause l'Europe ? Et si on promettait de rétablir les frontière puis d'y reconduire un maximum de monde ?
On a attendu des résultats à la politique de Sarkozy pendant 5 ans. C'était long et on attend toujours. On n'a rien vu de positif : toujours moins de services publics, plus de chômage, de précarité, de violences.
Ensuite, on attendra le deuxième tour. En 15 jours, on va avoir droit à une seconde campagne, sans doute assez pénible.
Il y a 5 ans, voilà ce que j'écrivais, à l'issue de cette même attente :
La France n'est pas si facho que ça...enfin, dans la rue,
quand on se promène dans la rue, quand même, on rencontre un peu plus
d'une personne sur dix qui est d’extrême droite...Sans compter les
sarkozystes qui ne sont pas loin des pensées
de Le Pen...
La France de gauche a clairement voté utile. Merci pour cette prise
de conscience anti libérale, anti raciste, anti extrémiste...
Il va falloir maintenant confirmer l'essai...
Pas si simple...Une nouvelle campagne commence.
La vie est mal faite. Aujourd'hui, j'avais le temps de vous faire un beau petit billet politique, un truc chiadé, pertinent, drôle et bien senti. Mais aujourd'hui, je n'ai pas le droit de parler de politique.
Comme chaque année, les marronniers sont en fleurs. Ils tendent leurs
belles grappes coniques vers l'azur, ç'en est presque érotique.
Ces arbres pointent leurs fières fleurs comme des phallus vers le ciel...
Mais aujourd'hui, le ciel n'est pas d'azur. Demain, peut-être même qu'il neigera.
Ce sale temps, c'est embêtant pour les marchand de géranium, mais ça va nous pousser à rester à la maison : pas de pique-nique, pas de partie de pêche, pas de sortie vélo.
Vous pouvez aller au marché avant, si vous voulez. Au bistrot, après, aussi. Et si vous êtes intéressé par la chose publique, vous pourrez retourner assister au dépouillement le soir !
En ce dimanche après-midi pluvieux et studieux, j'ai corrigé des copies et j'ai suivi de loin les échos des chiffres au viagra des deuxmeetings parisiens.
100 000, 120 000, 150 000...
Un seul chiffre compte : (Cliquez sur la légende de l'image !)
Incalculable. Mais c'est beaucoup : que les gens se déplacent en masse pour des meetings politique en plein moins de novembre sous la pluie, alors qu'il fait trois degrés, c'est beau ! Il reste encore un peu d'espoir...Peut-être...
Dans le fond, peu importe le nombre. Les gens commencent à parler sérieusement de politique, je crois. A une semaine du premier tour, c'est bien la moindre des choses. Mais au restaurant, dans la rue, au boulot, on entend de plus en plus souvent parler de Sarkozy et de Hollande, de sondages et de programme.
On entend aussi que ça ne sert à rien, que les politiques sont tous des pourris et que ça ne change pas les choses.
Et pourtant, la démocratie, on n'a rien trouvé de mieux, pour l'instant. Et puis quand on parle un peu, en général, les gens de raison reconnaissent que localement, les politiques sont efficaces et font réellement des choses : des routes, des écoles, des locaux publics, des aides pour les plus en difficultés, des appuis aux associations, la gestion de l'eau...
Alors, non, on ne peut pas mettre tous les politiques dans le même sac.
Ce soir, j'aurais assez aimé écrire quelque chose de léger sur mon blog : nous sommes vendredi, nous sommes en week-end.
Et puis une amie m'envoie un article paru dans Le Monde d'hier qui montre que l'éducation nationale accentue gravement les inégalités scolaires, en n'étant pas équitable dans la distribution des moyens. Cela relate les conclusions d'un rapport d'observations provisoires de la Cour des comptes.
L'éducation n'est plus tout à fait nationale.
Concrètement, n donne plus à l'académie de Paris qu'à celle de Créteil, alors que la première gagne bien moins d'élèves que la seconde : "Pour la rentrée 2011, Créteil, qui gagnait 3 836 élèves dans le second
degré, a perdu 426 postes, quand l'académie de Paris, qui gagnait, elle,
1 000 élèves, a obtenu 20 emplois de plus."
L'égalité des chances est un vain mot. Nous le savons bien, dans l'académie de Besançon, puisque l'année dernière, le recteur a touché une belle prime pour avoir supprimé beaucoup de postes et fermé des écoles.
En résumé, "les calculs se font toujours par rapport aux moyens dont dispose déjà
une académie. S'y ajoutent deux principes, selon la Cour : plus une
académie est grande, plus elle est ponctionnée en période de
récupération de postes. Et plus son tour arrive tard dans le dialogue de
gestion entre le ministère et les académies, moins il reste de postes
de profs à distribuer.
Dommage pour Créteil et Versailles qui couvrent la banlieue parisienne
et ses quartiers difficiles mais répondent à ces deux critères !"
On peut alors se plaindre des banlieues, on peut stigmatiser les pauvres qui y vivent, on peut faire une campagne électorale sur les thèmes de l'extrême droite : les enfants pauvres sont aussi les moins bien lotis à l'école. L’État ne se donne pas les moyens de donner une bonne éducation aux pauvres.
François Hollande veut remettre l'éducation au cœur de l'action publique (engagements 36 à 40). Je l'espère...
Hier soir, j'étais à Besançon, pour le meeting de François Hollande.
Grâce à Romain, j'avais une accréditation presse, ce qui m'a permis de griller tout le monde dans la file d'attente et de rentrer dans la salle, dans les gradins, de pouvoir m'asseoir pour tweeter tranquillement. La grande classe ! Merci Romain !
La salle était bondée. Je connais des gens pourtant bien motivés qui n'ont pas pu rentrer du tout. Il y avait une autre salle avec un écran géant qui était pleine aussi. Les organisateurs ont parlé de 11 000 personnes. Je dirais qu'il y avait bien au moins 7000 ou 8000 personnes. On a dû aller se garer à un kilomètre, au moins !
Bref, il y a une véritable attente : les gens viennent voir, viennent écouter. Cet intérêt pour la politique me rassure sur l'état de la démocratie.
La salle était enthousiaste. Les discours se sont enchaînés : Najat Vallaud-Belkacem, Jean-Louis Fousseret, Marie-Guite Dufay, Claude Jeannerot, Jean-Pierre Chevènement, le Lion de Belfort, qui ne sait pas faire un discours rapide et qui a su rendre la salle encore plus impatiente qu'elle n'était, et Pierre Moscovici, toujours meilleur sur une scène qu'à la télé.
Quand Hollande est arrivé, j'ai tout de suite été rassurée : il avait dû avoir Céline Dion au téléphone et il avait dû suivre ses conseils. Sa voix allait mieux. D'ailleurs, un peu plus tôt, le maire de Besançon nous avait confié qu'il avait passé la journée à boire l'eau du robinet : la Bisontine. C'est sûrement le secret de sa forme !
Doucement, son discours est monté en puissance. Hier soir, il a répondu, point par point aux attaques de l'UMP et de Sarkozy. Il s'est amusé à démonter la partie adverse. A montrer les mensonges et les failles.
C'était du très bon Hollande.
Quelques petites phrases bien senties, quelques arguments bien pesés ont même réussi à faire s'enthousiasmer les plus réticents.
Le premier message, c'est le combat contre l'abstention. Rien n'est joué : "Entre l'intention exprimée par un sondage et le suffrage universel il y a tout ce qui fait la démocratie ! Surtout, pas d'emballement." C'est une façon de répondre aux critiques sarkozystes sur la prétendue "arrogance" de Hollande.
Ensuite, la deuxième attaque à laquelle Hollande a répondu, c'est celle qui est au coeur du programme de l'UMP et du FN : l'immigration. Alors que l'immigration n'a fait qu'augmenter depuis 10 ans, Sarkozy prétend aujourd'hui réduire les flux migratoires. "Sarkozy prend l'immigration comme cible et la peur comme levier. Il se
veut protecteur aujourd'hui alors qu'il n'a protégé personne pendant 5ans"
Hollande, pour détendre un peu l'assistance, fait aussi de l'humour. Il se laisse plus aller en meeting qu'à la télé et c'est appréciable : sous le candidat, il y a un homme drôle, proche des gens, spirituel. Par exemple, il a repris les propos de Sarkozy : "Dimanche, il disait sentir monter la vague : moi aussi je la sens monter, la vague de colère du peuple qui n'en peut plus."
En parlant de vague, François Hollande nous a raconté que Sarkozy disait s'y connaître en tsunami. Il prétend même être allé à Fukushima. C'est un mensonge, mais le président n'a peur de rien. Rappelons-nous qu'il avait prétendu être à Berlin le jour de la chute du mur...Peut-on vraiment lui faire confiance ? Non ! "On le disait bling-bling...il est surtout zig-zag !"
D'autres thèmes ont été évoqués : la laïcité, qui doit garantir la liberté de conscience de chacun, l'idée de rassemblement, quand la droite fait le procès du communautarisme. Gonflé, de la part du type qui fait des discours devant l'UOIF. La crainte de voir les riches fuir le pays si la gauche passe : "J'entends des gens qui veulent s'exiler...mais que fait le smicard quand ça va mal ? Il reste et défend son pays !".
Et enfin, deux thèmes principaux, pour finir en beauté : l'éducation et l'environnement. (Engagements 36 à 43)
C'était un très beau meeting, qui redonne de l'énergie pour continuer la campagne, jusqu'au 22 avril : n'oublions pas d'aller voter, de prévoir une procuration et d'en parler autour de nous !
S'il faut parler des autres, un peu, je dirais que Poutou et Arthaud me sont assez sympathiques, parce qu'ils représentent une fougue militante, une énergie, une soif de justice et de liberté pour les plus défavorisés et que c'est louable.
J'ai une sympathie pour Dupont-Aignan qui a aussi ce parler vrai, cette sincérité qui caractérise les candidats qui jouent un va-tout, qui ne sont là que pour le geste. C'est méritoire. Et dans "candidat", il y a candide...
Pour Jacques Cheminade, je dois dire que je le connais peu, mais qu'il m'a semblé bien étrange, les quelques fois où je l'ai aperçu à la télévision : refusant de répondre aux questions, sans cesse sur la défensive, agressif...Ce qu'il transmet n'a rien de positif. Bizarre, de se présenter à une élection et d'être aussi peu communicatif...
Il y a Eva Joly, qui me semble une dame droite et honnête, piégée dans cette présidentielle où elle n'a pas grand chose à faire. L'environnement est un sujet important, mais ce n'est pas un thème central, c'est loin d'être la première préoccupation des Français. Il faut en parler et d'ailleurs, les candidats qui comptent ont intégré ce thème à leur campagne.
Au hasard, Hollande parle de réduire la part du nucléaire tout en favorisant le développement des énergies renouvelable, ce qui me semble tout à fait raisonnable. (Mesure 41)
Enfin, il reste Bayrou. Cette année, il est inexistant, invisible, dans la campagne. Il avait su créer une certaine ferveur en 2007, un espoir, couleur d'orange. Et puis il s'est endormi sur ses lauriers. Dommage pour lui...
De plus en plus de gens sont convaincus, dans mon entourage proche, par Mélenchon. Il est séduisant, bien sûr. Il parle bien, il est talentueux : on le voit sur toute les chaînes présenter son bout de papier griffonné, avant ses discours presque improvisés. Cela change des longs discours ânonnés par les autres candidats, d'autant que souvent, ils ne les ont pas écrits.
Il y a quelques mois, durant la campagne des primaires socialistes, j'avais vu Hollande en meeting. Je l'avais trouvé mauvais. A cette époque-là, il était affalé sur son pupitre et débitait des petites blagues à la manière d'un comédien de stand-up. Depuis, il a bien changé de style : il braille. Je crois savoir qu'il écrit une grande part de ses discours, c'est déjà un bon point. Mais la façon de les dire, c'est important.
Certes, pour tenir en haleine, pour soulever une foule, il faut être énergique, il faut forcer la voix, il faut garder son auditoire éveillé. Mais dans les extraits qui passent à la télé, on a toujours l'impression que François Hollande est à deux doigts de se faire exploser les cordes vocales et qu'il est entrain d'engueuler quelqu'un. Même quand il parle d'amour et de fraternité...
C'est un peu dommage. Peut-être n'est-ce qu'une impression et que je serais agréablement surprise mardi soir, quand je l'écouterai à Besançon, où il sera en meeting.
Mais le cas Mélenchon nous confirme que le talent de l'orateur est toujours très important en politique...Et c'est un talent qui se travaille !
Tout comme Elooooody, essayons d'examiner avec beaucoup d'objectivité et d'indulgence le programme tardif du candidat président.
32 propositions qui ont eu de la peine à voir le jour, cela doit valoir le coup, non ?
1- Recours au référendum quand nécessaire pour surmonter les
blocages.
"Désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s'en aperçoit." Pourtant, cette proposition semble laisser croire qu'il peut encore y avoir des blocages...Aveu d'échec ? Proposition démago, surtout. On a entendu qu'il voulait surtout lancer deux sondages : un sur les immigrés et un autre sur les chômeurs. Et sinon, la démocratie parlementaire, ça va ? Ah, oui...C'est vrai : le sénat est désormais à gauche, ainsi que le sera l'assemblée, bientôt...(probablement...)
2- Réduction des sièges de parlementaires et dose de
proportionnelle aux élections législatives.
Changeons les règles électorales, vite. Avant les élections législatives ?
3- Équilibre des comptes publics en 2016, en associant les grandes collectivités
locales à l'effort de réduction de la dépense.
Associer les collectivités locales. Donc, les régions, les départements, les communautés d'agglomération, les villes. Principalement des administrations de gauche, qui font tourner la boutique France, comme elles peuvent, depuis la disparition de la taxe professionnelle, par exemple. Donc, l'Etat donnera encore moins d'argent à ces administrations, qui gèrent pourtant les lycées, les collèges, les écoles, les routes...Et bien d'autres choses encore. Bon.
4- Allègement des charges salariales.
Des cadeaux aux patrons. Moins de sous pour l’État. Moins de sous pour les services publics, moins d'argent pour rembourser la dette. Un peu comme la suppression de la taxe professionnelle...Est-ce vraiment juste pour des Total ou des L'Oréal, qui font des millions de bénéfices ?
5- Accords emploi compétitivité.
Moins de droit pour les salariés ? A bas le contrat de travail ? Alignement sur la compétitivité de l'Allemagne ? Du Maroc ? De la Chine ?
6- Hausse du salaire net des salariés de 840 euros par an
pour les 7 millions de salariés qui gagnent entre 1 000 et 1 400 euros via
l'intégration de la prime pour l'emploi.
70 Euros par mois. Ce n'est pas négligeable. Ce n'est pas une idée nouvelle, loin de là. Et avec tous les allégements pour les patrons, on ne sait pas tellement comment on va financer ce cadeau aux pauvres...
7- Sept heures d'activité d'intérêt général obligatoire par
semaine pour les titulaires du RSA.
Ah. Il y a donc du travail. Avec 10% de chômage, c'est enfin une bonne nouvelle !
8- Droit à la formation pour tous les chômeurs et obligation
d'accepter un emploi.
Et si tout le monde est formé, il va y avoir du travail ? Avec 10% de chômage, voilà encore une bonne nouvelle ! (mais c'est la même !)
9- Alternance généralisée pour la dernière année du bac pro
et du CAP. Les élèves passeront 50 % de leur temps en entreprise.
Des travailleurs gratuits ? Voilà une bonne nouvelle ! Jeunes et plein d'espoir, en plus. Du pain béni.
10- Exonération de charges patronales pour l'embauche de
salariés de plus de 55 ans.
Hop ! Encore un cadeau aux patrons. Mais il y a du boulot, alors ? Malgré les 10% de chômage ! J'adooooore !
11- Suppression de deux normes pour une créée.
Il va supprimer quelques unes des 25 taxes créées pendant son premier mandat ? Alléluia !
12- Réciprocité dans les échanges commerciaux en Europe.
Pour deux bouteilles d'olives, la Grèce pourra obtenir un porte-clé BMW. La classe !
13- Réserver une partie des commandes publiques aux PME
européennes comme le font les États-Unis pour leurs propres PME.
Oh ! Mais c'est du protectionnisme...LE gros mot ! O_o
14- Impôt sur les exilés fiscaux.
Même Johnny ? Même Aznavour ? D'accord !
15- Impôt minimal sur les grands groupes, assis dans une
premier temps sur le chiffre d'affaires mondial.
17- Il faudra savoir lire et écrire en entrant au collège.
Et sinon ? Les élèves seront condamnés à rester toute leur vie au CM2 ? Comme Bart Simpson avec Madame Crapabell ?
18- Hausse de la présence des professeurs au collège
Après la construction des locaux adéquats ? Ce n'est pas pour ce mandat, alors...
19- Banque de la jeunesse.
Faire en sorte que les jeunes puissent s'endetter le plus tôt possible, voilà un programme d'avenir. Et en plus, ça existe déjà !
20- Hausse de 30 % des droits à construire dans les 3 ans.
Cela est déjà inscrit au B.O. Pour construire des logements sociaux ? Non, pour que des jeunes s'endettent sur 30 ans pour construire une petite bicoque sur un petit terrain. "Je veux une France de propriétaires !", qu'il disait...
21- Division par deux dans les cinq ans des droits de
mutation sur résidences principales. Un truc pour que les propriétaires rentiers puissent s'enrichir encore plus.
22- Réduire de moitié l'immigration.
Comment ?
23- Regroupement familial conditionné à la connaissance de
la langue française. "J’écoute mais je tiens pas compte", "Alors si y en a que ça les démange d’augmenter des impôts..." Le regroupement familial avec Carla est examiné de près par les services de l'immigration.
24- Exiger que l'Europe contrôle ses frontières. Si dans un
an, la question n'est pas réglée, la France rétablira des contrôles ciblés à
ses frontières. "Ciblés"...Pour les musulmans d'apparence ? (Tiens, aujourd'hui encore, on m'a demandé si j'étais arabe...Un jour, je vais partir en vacances et j'aurai des problèmes pour rentrer chez moi...)
25- Réformer la justice des mineurs.
Pour ceux qui tirent avec des fusils à billes sur les agents de l’État ?
26- Droit d'appel des victimes dans les cours d'assises, en
correctionnelle et lors des remises en liberté.
Le droit de la victime. Avec des coups médiatiques tous les huit jours, à la Papy Voise. Ayez peur, vous êtes des victimes en puissance !
27- Réforme de la dépendance. Mesure spécial "vieux qui votent", mais qui vont bientôt mourir et qui ne sauront donc jamais que la mesure ne sera finalement pas mise en place. Pratique.
28- 200 000 places de garde d'enfants supplémentaires.
Où ça ? Qui ça ? Comment ça ? Il ne l'avait pas dit déjà, il y a 5 ans ? Maintenant, les gosses ont 5 ans : ils ne se gardent pas tout seul, à cet âge ? Soyez heureux : dans 5 ans, ils seront encore plus grands. Et s'ils font un CAP, ils travailleront. Et puis, ils pourront commencer à s'endetter dans la banque de la jeunesse. Ça grandit tellement vite...
29- Accueil des étudiants handicapés amélioré dans les lycées
et universités.
Tiens, ça me rappelle un débat d'entre les deux tours en 2007...Et pourtant, depuis, rien a changé...
30- Second plan de rénovation urbaine de 18 milliards
d'euros.
Urbaine, ça signifie "villes". Donc, collectivités locales. Les mêmes qui verront leur budget revu à la baisse dans la mesure n°3. C'est pas gagné.
31- Création de 750 maisons de santé pluridisciplinaires.
Pas nouveau. Y aura-t-il assez de médecins à mettre dedans ?
32- Confirmer le choix du nucléaire.
Et surtout ne pas s'intéresser aux énergies renouvelables. Pas nouveau non plus...Et couteux, pas pérenne, pas suffisant, comme on l'a vu lors des grands froids de cet hiver...
C'est encore plus classe, une feuille de route, non ? Cela a un côté martial, certes, mais c'est aussi l'appel du large, la route du Rhum, le départ, la découverte...
Goldman, c'est un plaisir qu'on prend, comme grains de raisin, parce que ça rappelle les souvenirs, l'adolescence, parce que je connais les paroles par cœur, pour les avoir beuglées maintes fois...Il est un peu de ma famille...
un animal
: une chimère. Une tête de chèvre, des pieds de lion, des ailes dans le dos. La France est une mosaïque.
un média : Facebook : une place publique où on raconte n'importe quoi, où on échange, où on brasse de l'air, où on se déteste, mais surtout où on s'aime.
un écrivain : Flaubert. Ce gros râleur ironique, misanthrope et fidèle en amitié. Capable d'écrire des romans aussi divers que Salammbô, Madame Bovary ou L’Éducation Sentimentale.
une date : le 21 avril 2002. C'est tout la France, ça : être capable de voter comme des panards un jour et de descendre le lendemain dans la rue pour se révolter contre ça. Étonnant.
un sport : la pêche ! Mais pas le 22 avril, ni le 6 mai. Ou alors, il faut prévoir la procuration.
un acteur : Claude Rich. La grande classe. J'aime beaucoup sa voix. Mais demain, j'aurais dit quelqu'un d'autre. Et hier, quelqu'un d'autre encore.
une boisson : le picon bière. C'est doux, mais il faut s'en méfier.
un vin : celui de mon père. Une année bonne et l'autre non, comme le Bon Dieu le fait. Quand l'année est bonne, on a toujours plus d'amis... :)
une actrice : Catherine Deneuve. Troublante, magnifique.
un plat : le foie gras.
une couleur : le rouge, même si avec le temps, il tourne au rose.
un personnage historique : Entre ici, Jean Moulin...
un fleuve : le Rhône de ma jeunesse.
une personnalité actuelle : François Hollande qui a su me surprendre et me faire changer d'avis...
Les publications ont été rares, ici, ces derniers temps.
J'ai eu une inspection, aujourd'hui, qui m'a fait angoisser pendant toute la semaine dernière. Elle est passée, elle a eu lieu cet après-midi, en dernière heure de la journée, avec la classe de 5ème qui ne fonctionne pas. Celle avec le fond du panier, celle qui n'a pas d'options, pas de motivation, de grosses faiblesses. Des élèves qui savent à peine lire.
Forcément, ça ne s'est pas bien passé. Pas idéalement. D'autant que j'avais préparé une séance un peu ambitieuse. Parce que les programmes le sont et qu'il me semblait qu'il fallait que je suive les programmes. Et parce que je crois qu'il faut donner de la culture et des choses ambitieuses aux élèves. Surtout à ceux là. (Et surtout le jour de l'inspection...)
L'inspecteur m'a détrompée. Il m'a dit qu'il fallait viser très bas, avec ce genre d'élèves (je ne répéterai pas les propos qu'il a utilisés pour les désigner...). Viser les compétences élémentaires : lire, dire, écrire de manière "socialement acceptable". C'est le socle de compétences. Le strict minimum.
Il n'a pas tort, finalement. Même si dans cette classe, il y a des élèves capables de suivre, capables de plus. Tant pis pour eux. Ou du moins, s'ils sont bons, ils s'en tireront quand même. Plus tard, ailleurs...peut-être.
Je ne sais pas s'ils s'en tireront. Je ne sais parfois pas à quoi rime mon métier. Je ne sais pas vraiment ce qu'est le service public...