Aujourd'hui, après le petit café, je suis retournée au collège, un mercredi après-midi, pour une réunion où l'on a rien appris sauf que pour l'instant, le rectorat n'avait pas encore donné le nombre de postes supprimés pour l'année prochaine. L'information nous sera communiquée, peut-être, après les présidentielles, au cas où quelques professeurs voudraient voter pour Sarkozy.
Trêve de plaisanterie.
Quand je suis arrivée, vu que je suis identifiée comme une syndicaliste de gauche, Ginette me tombe sur le râble. Ginette est prof de techno, elle a 50 ans et allez savoir pourquoi, je la sens tentée par le vote UMP, voire FN, parce que bon, on le voit bien avec nos élèves, mis à part quelques exceptions, les étrangers ne sont pas très forts à l'école et en plus, ils chahutent quelques fois ses cours pourtant parfaits, selon l'inspection qu'elle a eu en 1993.
Ginette me lance donc : "Eh ! Ben ! Elle commence bien, cette campagne ! Si c'est en insultant Sarkozy que ce con d'Hollande compte gagner...Non, franchement, c'est pas possible ! C'est une honte! "Sale mec", on se croirait dans la cour de récré..."
Enfin, quelque chose comme ça.
Ensuite, j'ai eu un peu de peine à expliquer les propos avaient été sortis de leur contexte, qu'il se mettait en fait dans la peau du personnage, pour analyser ainsi de manière imagée la technique de communication du président sortant.
En fait, Ginette s'en fiche. Elle a oublié d'un coup toute la vulgarité du personnage Sarkozy : son "Casse-toi pauv' con", son "Descends, si tu veux te battre", de la mise en scène de son divorce puis de son remariage, des promenades en jean's durant son voyage de noces, avec Carla...
Et d'un coup, c'est la campagne de 2007 qui recommence : contre Ségolène Royal, déjà, les moindres mots prononcés étaient repris et déformés pour faire du débat quelque chose de bas et de ridicule.
Cette technique est portée par la bande à Sarko : Morano, Copé, Lefebvre...Ils amplifient le buzz négatif par leur indignation. Sarkozy ne se mouille pas et passe pour une victime.
Tiens, c'est exactement la posture que Hollande décrivait dans ses propos : "Il va se présenter comme le capitaine courage recherchant l'impopularité"
Gagné.
CC
Ben oui. Donc faut le marteler.
RépondreSupprimerQue c'est un sale mec, Sarko ? On martèle à fond, c'est clair ! :)
RépondreSupprimerFranchement, je suis surprise par la rapidité de ce buzz : Ginette n'est pas une accro de l'info ou de twitter : elle a juste dû écouter RTL ou Europe 1 en mangeant...Les Morano, Copé, Lefebvre ont un pouvoir de nuisance énorme...C'est flippant...
t'inquiète de rien on va s'occuper de lui et de ses semblales, nous serons impitoyables comme on l'est ces derniers jours avec Morano, la TVA sociale etc..
RépondreSupprimerOn ne va rien lâcher, partout
Quand Lefebvre disait que Ségolène "relevait de la psychiatrie" c'était pour rire ?
RépondreSupprimerQuand Moréno disait que Holande était un menteur, c'était pour rire ?
Etc....
Il reste combien de jours ? 108 ?
RépondreSupprimerEncore 108 polémiques pourries à venir !
Papier très intéressant, à faire lire à tous les Marc Vasseur du monde :-)
RépondreSupprimerGinette m'emmerde.
RépondreSupprimerJe me sens d'humeur féroce aujourd'hui.
Comme quoi ça marche.. les franc tireurs du Sarkozysme font monter la sauce sur toute les chaines.. et la pauvre ginette est là pour nous montrer que malheureusement... ça marche.
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