Source : Kichka. |
On parle d’une crise qui touche tous les plus grands : les USA, les grandes entreprises, les banques, personne n’y échappe. Il prend la parole et nous affirme que cela ne le touche pas. Il résiste, grâce à son action, grâce à ses super pouvoirs, grâce à son entregent, à ses relations avec l’Allemagne. Il évoque des anecdotes, avec fausse-modestie, les compliments supposés que ses homologues lui auraient prodigués au dernier G20. Il les trouve tellement justes, ces louanges, qu’il s’en trouve tout grandi et que son torse s’en gonfle de fierté.
Quelqu’un cependant, émet une petite objection, lui montre que son pays, la France, ne vaut pas mieux que l’Italie et ne s’en sort pas tellement plus que la Grèce. C’est alors que notre impétueux dirigeant, sans vergogne, renforce ses affirmations : «Il n’y a rien dans mes propos qui ne soit pas vérifié, certifié, estampillé. J’ai rencontré les plus grands, j’ai mes informations de toute première main. Tenez, hier encore, j’avais Monsieur Standard and Poor’s au téléphone, qui m’a affirmé ne pas dégrader la note de la France...» Et de continuer à se vanter de son travail et de ses efforts pour sauver le monde entier et au delà. C’est alors qu’on lui glissa à l’oreille que l’homme qui avait osé l’interrompre était Monsieur Standard and Poor’s himself, venu en exprès pour enlever les deux premiers A de la fameuse note.
D'après La Bruyère.
Fin, subtil et littéraire.
RépondreSupprimerJ'adore.
Merci ! (c'est amusant à faire et c'est Variae qui m'a donné l'idée !)
RépondreSupprimerJ'aime
RépondreSupprimerStandard rend poors...
RépondreSupprimer(joli billet)