27 novembre 2011

Etrange Guéant

Tu l'as vue, ma babouche...
Etranges étrangers

Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
        hommes de pays loin
        cobayes des colonies
        doux petits musiciens
        soleils adolescents de la porte d'Italie
        Boumians de la porte de Saint-Ouen
        Apatrides d'Aubervilliers
        brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris
        ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied
        au beau milieu des rues
        Tunisiens de Grenelle
        embauchés débauchés
        manoeuvres désoeuvrés
        Polaks du Marais du Temple des Rosiers
        Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
        pêcheurs des Baléares ou du cap Finistère
        rescapés de Franco
        et déportés de France et de Navarre
        pour avoir défendu en souvenir de la vôtre
        la liberté des autres

        Esclaves noirs de Fréjus
        tiraillés et parqués
        au bord d'une petite mer
        où peu vous vous baignez
        Esclaves noirs de Fréjus
        qui évoquez chaque soir
        dans les locaux disciplinaires
        avec une vieille boite à cigares
        et quelques bouts de fil de fer
        tous les échos de vos villages
        tous les oiseaux de vos forêts
        et ne venez dans la capitale
        que pour fêter au pas cadencé
        la prise de la Bastille le quatorze juillet

        Enfants du Sénégal
        départriés expatriés et naturalisés

        Enfants indochinois
        jongleurs aux innocents couteaux
        qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés
        de jolis dragons d'or faits de papier plié
        Enfants trop tôt grandis et si vite en allés
        qui dormez aujourd'hui de retour au pays
        le visage dans la terre
        et des bombes incendiaires labourant vos rizières
        On vous a renvoyé
        la monnaie de vos papiers dorés
        on vous a retourné
        vos petits couteaux dans le dos

        Étranges étrangers

        Vous êtes de la ville
        vous êtes de sa vie
        même si mal en vivez
, même si vous en mourez .

Jacques Prévert. 1955.


"Nous acceptons sur notre sol chaque année 200.000 étrangers en situation régulière. C'est l'équivalent d'une ville comme Rennes, c'est deux fois Perpignan", a dit le ministre lors de l'émission Le Grand rendez-vous Europe 1/I-télé/Le Parisien.

"Moi aussi je trouve que c'est trop", a dit Claude Guéant alors qu'on lui rappelait le point de vue de la présidente du Front national, Marine Le Pen, à cet égard.

"Pourquoi est-ce trop ? Parce que je souhaite comme le gouvernement, comme le président de la République, que les étrangers qui viennent chez nous soient intégrés, adoptent nos lois, adoptent notre mode de vie", a dit le ministre.

Il a rappelé son "objectif de diminuer en un an de 10% - de 20.000 - (cette immigration légale) et nous allons tenir cet objectif", a-t-il ajouté.

Claude Guéant. Europe1. 2011.

Etrange Guéant, gnangnan néant navrant trouvant gênant ceux qui ne lui ressemblent pas et qui ramassent pourtant ses poubelles. Une nation heureuse n'est-elle pas une nation nombreuse ? Et c'est pas avec notre taux de fertilité qu'on va prospérer et faire remonter le taux de croissance...M'enfin...

Au passage, signez donc la pétition pour le retrait de la circulaire du 31 mai...

CC
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2 commentaires:

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