Des rideaux pour donner l'impression d'un salle bondée... |
Pour quelqu'un qui n'est pas habitué aux meetings, tout est intéressant. Par exemple, c'est une machine bien huilée, avec des "trucs", des grosses ficelles, comme au théâtre de boulevard. Par exemple, quand la salle est grande, pour donner l'impression qu'il y a plus de monde, on la coupe avec des rideaux. Ainsi des gens sont obligés de rester debout...On joue à guichets fermés, même si en réalité, les deux tiers de la salle sont vides. Autre truc : on fait passer, avant la guest star, tout un tas d'intervenants plus ou moins débutant en matière de discours. Ainsi, l'invité passe pour un orateur de premier plan.
Mais même avec ces astuces, François Hollande, lorsqu'il monte sur scène, ne déclenche pas la ferveur espérée. Son style, c'est le stand-up. Plutôt Djamel Debbouze que Johnny, il n'enflamme pas la salle, il n'y a rien à faire. Quelques applaudissements discrets, fortement incités par des chauffeurs de salle là pour faire la claque, pas de vivats, pas de drapeaux, ni de panneaux brandis, comme j'avais eu l'occasion de le voir quand Martine Aubry avait fait un meeting pour les régionales, dans la même salle, en mars 2010.
Le type qui nous a raconté des blagues... |
Bref, il ne soulève pas les foules.
Sur le fond aussi, on peut lui reprocher un manque de niaque ! La rhétorique est une chose, mais sans idées concrètes, cela tourne vite au blabla.
Venu dans le Pays de Montbéliard pour visiter PSA, à Sochaux et rencontrer les syndicats à Audincourt, (et aussi pour faire plaisir à son directeur de campagne, Moscovici) Hollande a axé sa première partie sur l'industrie, l'emploi, les PME et les grandes entreprises. Il a émis des idées intéressantes, sur les liens entre les PME et les grands groupes, mais on peut vraiment regretter qu'il n'évoque pas du tout les travaux du sénateur Bourquin, pourtant dans la salle, sur la désindustrialisation, et notamment le volet sur le protectionnisme à échelle européenne, envers les pays ne respectant pas le même droit du travail, les mêmes droits sociaux et environnementaux que nous. Mais il est vrai qu'il aurait alors marché sur les terres de Montebourg...Cependant, je crois que dans la salle, c'était un thème très attendu.
Puis, il a évoqué l'école. C'est le point central de son programme. C'est, dit-il, le levier sur lequel la France est maître : le pays est libre ici de faire ce qu'il veut. Aveux d'échec pour le reste ? Comme si dans les autres domaines, on n'avait pas la main et que l'Europe et le marché seraient toujours là pour nous empêcher. C'est une impression d'impuissance qui ressort de ce constat. Malgré tout, ce qu'il dit sur l'école me plaît. Comment pourrait-il en être autrement ? Il parle de formation, il promet des postes, de l'aide pour les élèves les plus en difficulté. Bref, il a une vision d'une école forte pour que la jeunesse soit véritablement l'avenir du pays. Il fustige aussi une politique qui ne s'adresse qu'aux vieux. Cela, c'est très bon : on ne fait pas un pays dynamique et fort en gérant les fins de vie.
Il aborde ensuite son troisième sujet : l'écologie. Durant le débat, on avait assisté à une petite passe d'armes avec Martine Aubry, sur le sujet du nucléaire. On avait surtout compris qu'il était urgent d'attendre. Il parle aujourd'hui d'une sortie très progressive du tout nucléaire. 50% en 2025. Il n'en ressort pas grand chose de plus. Mais c'est un axe fort de son discours, ce qui est de bon augure. (Cependant, il n'y a rien à faire, Royal est meilleure que lui sur le sujet...)
Enfin, dernier volet : la démocratie. Encore un moyen de vanner Sarkozy, ce qui est jouissif, mais un peu facile, tout de même ! La proposition qui est la plus applaudie, sans doute, de la soirée, c'est le droit de vote pour les élections locales pour les étrangers vivant en France depuis plus de 5 ans. Sur une terre ouvrière comme Montbéliard, ou une belle partie de la population est immigrée, c'est en effet une belle proposition. Cependant, on peut regretter un discours qui ne va pas assez loin dans la dénonciation des idées d'extrême droite qui envahissent l'espace politique. C'est ce qu'on attend d'un candidat de gauche...
Même pour le final et même avec Bella Ciao à fond, pas d'enthousiaste délirant de la foule... |
Le discours social démocrate n'apporte pas assez d'espoir...
Faire rire ne suffit pas. (Sauf peut-être pour les sondages ?)
CC
C'est bien parce que son discours est très très social-démocrate que je ne peux le soutenir dans la primaire. Ce que tu évoques concernant les habitants de ta région et leurs préoccupations, je les retrouve dans les rencontres et le porte à porte que je fais dans le cadre des primaires.
RépondreSupprimerSi la gauche ne fait pas cette démarche de parler aux gens de ce qui les préoccupe, ces voix iront ailleurs et en particulier vers MLP et on aura tout perdu.
Absolument d'accord, Annie. Hollande me fait l'impression d'être un Valls complexé ! :)
RépondreSupprimerPourtant j'ai vu Hollande brillant, pêchu, à la tribune de l'Assemblée, il y a ... deux ans je crois.
RépondreSupprimerTout se passe comme si le tandem Hollande-Royal ne fonctionnait qu'ensemble ou en guerre déclarée.
moi je ne suis pas allé le voir à Tours, car il y avait tout le gotha locl qui le soutient... j'ai préféré aller voir Montebourg, et peut-être Royal qui passera le 29 septembre je crois
RépondreSupprimerBonjour Solveig
RépondreSupprimerOn ne peut pas dire qu'Hollande n'est pas brillant, d'une certaine manière : humour, esprit, rythme...C'est déjà pas mal. Mais c'est l'énergie qui lui manque. Et ça se sent. C'est presque fatiguant de l'écouter...
Et puis, la forme, c'est une chose...le plus embêtant, pour moi, c'est le fond...
Bonjour Gaël,
RépondreSupprimerChez moi aussi, il y avait tous les cadors du coin...Mais je pense que pour se faire une idée, c'est bien d'aller voir soi-même...Si possible avec le moins d'a priori...
Et surtout ne pas oublier qu'après les primaires, qui que ce soit, il faudra faire la campagne à fond. Sarko doit partir ! :)
C'est curieux ta réflexion sur le tandem Royal/Hollande...
RépondreSupprimerEn 2008 ou fin 2007, au "Café Picouly", j'avais entendu la même chose avec pour conclusion que c'était lui qui avait le plus perdu à leur séparation ! Je ne sais plus le nom de la journaliste mais il y avait Mickaël Darmon.
Ce qui rejoint le bon mot (?)d'Eric Besson : "Elle est partie avec les c..." (pardon François, je le referai plus !).
Qu'est-il est allé s'emmerder à la campagne ?
RépondreSupprimer;-)
Bonjour
RépondreSupprimer@Estelle92 : rhôôôô !
@Nicolas : Montbéliard, c'est pas la campagne...ou alors, une campagne sans vache et avec plein d'usines...
Style haché , promesses qui datent , mollesse du discours , je ne le sens pas convaincu ni à la hauteur des enjeux ; dommage mais ... non.
RépondreSupprimerTa phrase de conclusion est parfaite!
RépondreSupprimerAttentat de Karachi : Balladur devra "rendre des comptes" estime l'avocat des victimes.
RépondreSupprimerAprès l'audition par la justice de deux proches de Nicolas Sarkozy et d'Edouard Balladur dans le volet financier de l'affaire Karachi, plusieurs voix se sont élevées, mercredi 21 septembre, pour demander que soit éclairci le rôle des deux hommes politiques dans le dossier. Thierry Gaubert, chef adjoint du cabinet de Nicolas Sarkozy quand il était ministre du budget, et Nicolas Bazire, ancien directeur de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, ont été respectivement mis en examen et placé en garde à vue.
"J'ai la conviction que dans les prochains jours ou dans les prochaines semaines, l'ancien premier ministre M. Edouard Balladur devra rendre des comptes", a déclaré, lors d'une conférence de presse, Maître Olivier Morice, l'avocat des familles des victimes de l'attentat au Pakistan, mercredi 21 septembre.
L'avocat a aussi estimé que ses accusations contre Nicolas Sarkozy, qu'il avait décrit fin 2009 comme étant "au cœur de la corruption", sont "confirmées" par le développement de l'enquête. M. Sarkozy fut ministre du budget d'Edouard Balladur et son porte-parole de campagne.
"Les accusations qui visent Nicolas Sarkozy et son entourage peuvent avoir des implications très graves et très lourdes, a estimé Maître Morice. Aujourd'hui, nous ne pouvons que confirmer ces accusations que nous avons lancées en décembre 2009. Le travail du juge va bien au-delà de ce que nous avions pu déceler à travers l'analyse de ce dossier."
"Les juges d'instruction indépendants font leur travail en se rapprochant du cœur de la corruption et notamment du chef de l'Etat", a-t-il encore déclaré. Les familles de victimes de l'attentat de Karachi avaient déposé plainte en décembre 2009 pour corruption contre l'association créée en 1995 par Edouard Balladur, dénonçant un "financement politique illicite".
"L'UNE DES AFFAIRES LES PLUS GRAVES DE LA Vème RÉPUBLIQUE"
Martine Aubry a demandé mercredi que la justice "aille jusqu'au bout" en relevant en outre qu'il y avait dans ce dossier "des personnages un peu douteux, qui sont toujours là".
"Qu'est-ce qu'ils font exactement ? Qu'on nous le dise ! Les Français ont besoin de savoir, de comprendre et ces pratiques dans la République, ce n'est plus possible", a déclaré la candidate à la primaire socialiste, invitée de l'émission "Questions d'Info" LCP/France Info/Le Monde/AFP/Dailymotion.
"Jamais rien ne doit être mis sous le tapis. C'est peut-être là l'une des affaires les plus graves de la Vème République", a-t-elle ajouté.
Egalement candidat à la primaire socialiste, François Hollande a, lui, estimé mercredi devant la presse que les "affaires", "il faudra en sortir après 2012". "Je ne veux rien dire sur le plan judiciaire, rien dire qui puisse être interprété comme une condamnation avant l'heure", a-t-il continué avant de lancer que "ce climat, le règne des intermédiaires, les commissions, c'est tout ce que nous devons proscrire pour l'avenir".
"C'était un candidat, je ne me rappelle plus son nom, qui avait parlé de République irréprochable. Il faudrait le retrouver pour savoir ce qu'il pense de la situation d'aujourd'hui", a-t-il lancé, faisant référence aux propos de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2007.
M. Bazire, qui était le directeur de cabinet de M. Balladur à Matignon (1993-1995) et le directeur de la campagne présidentielle de l'ancien premier ministre en 1995, a été interpellé mercredi matin et mis en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur le financement présumé occulte de la campagne présidentielle de M. Balladur.
Dans blogger, il y a une option pour déclarer les commentateurs comme spammeurs. Si toit le monde les blogueurs l'utilisent, ça évitera que des trous du cul profitent des blogs des autres pour diffuser leur propre contenu.
RépondreSupprimerJe passe chez toi précisément parce que préparant un article sur les nouveaux rebondissements judiciaires du Karachigate, je fais la tournée des "popotes" des blogs qui s'étaient mobilisés en juin 2009 sur le sujet.
RépondreSupprimerPerso, je voterai Hollande aux primaires pour diverses raisons et sûrement pas Aubry, j'ai encore en travers de la gorge son "hold up" lors des élections pour le poste de 1ere secrétaire. De surcroît, elle est trop sectaire, apparatchik enfermée dans sa tour d'ivoire de solfé et prisonnière de ceux qui l'ont aidée à ravir ce poste (elle ne sait pas s'entourer)...
Mémé Kamisole abandonne Ségolène ?
RépondreSupprimerBonsoir,
RépondreSupprimer@Mamie rebelle : vous y étiez ? :)
@Matfanus : merci !
@BA : ok
@Nicolas : avec BA, je fais une BA...
@Kamizole : merci de ton passage ! :) Il m'est difficile parfois de ne pas me dire que tout ces animaux politiques se valent...J'ai toujours un faible pour Ségolène, j'aime bien Montebourg, mais les autres ne me tentent pas tellement. Je sais juste que j'attends la fin des primaires avec impatience pour pouvoir soutenir "l'élu" avec conviction : la conviction qu'il faut mettre à la porte Sarko...
@Estelle92 : c'est vrai, je pensais, moi aussi...
Samedi 24 septembre 2011 :
RépondreSupprimer"Mon mari allait chercher des espèces en Suisse pour les remettre à Nicolas Bazire."
Dans un entretien accordé au Monde, Hélène de Yougoslavie, la femme de l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, assure que son mari s'est rendu à de nombreuses reprises au début des années 1990 chercher de l'argent à Genève pour le remettre ensuite à Nicolas Bazire, alors directeur du cabinet et de la campagne présidentielle du premier ministre Edouard Balladur.
http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/09/24/mon-mari-allait-chercher-des-especes-en-suisse-pour-les-remettre-a-nicolas-bazire_1577141_823448.html#ens_id=1561228