Il y a quelques jours, il y a quelques semaines, ce fut le quart d'heure de gloire de la Tunisie. Mise en fuite d'un dictateur, peuple victorieux, heureux, à la recherche d'un idéal de liberté. Le gouvernement suivant a été mis en échec...Depuis ?
Une du Figaro - 16/03/2011 |
Il y a quelques jours, il y a quelques semaines, ce fut le quart d'heure de gloire télévisée et twittée de l'Égypte. Tyran renversé, peuple exultant, scènes de liesse après quelques heurts sanglant. Une place repeinte, et puis ?
Il y a quelques jours, quelques semaines, la Libye a tenté sa chance au grand jeu de la Fortune : prendre sa liberté, faire fuir le dictateur. Pour l'instant, on ne sait pas, on ne sait plus. Le film n'est plus à l'affiche que dans les salles de province...
Il y a quelques jours, les médias français ont fait sensation avec la vague brune Le Pen. Un creux dans les catastrophes internationales, un trou dans le planning mondial du pire. Alors on a fait de la peur de terroir. Une pause pour les reporters internationaux, quelques jours de RTT, en famille.
Et puis, le 11 mars, c'est le Japon qui a pris la place de la Une du Journal mondial. Six colonnes à la une, du sensationnel, de l'extraordinaire : tous les éléments du tragique, du catastrophique, naturel et moins naturel. Cela ne fait pas encore une semaine, le public n'est pas encore lassé. Alors on tartine.
Quand est-ce qu'on passera à autre chose ? Si l'on en croit les événements précédents, d'ici une quinzaine de jours, on aura presque oublié. On ne plaindra les Japonnais que de loin en loin, par de petits entrefilets de dernière page.
Drôle de monde...
CC
Tiens ! Je vais faire un long commentaire car je suis entièrement d'accord (c'est d'ailleurs complètement con de faire un long commentaire pour dire qu'on est d'accord).
RépondreSupprimerEn fait, le traitement de l'actualité dans l'instantané, comme avec Twitter (c'est après les Twittos que j'en ai), est complètement ridicule dans la mesure où deux jours après les infos sont "oubliées".
Je me rappelle de la soirée de la fuite de la Ben Ali, les Twittos étaient comme des fous à essayer de deviner où il se cassait, comme si ça avait la moindre importance alors qu'au final (comme c'était un vendredi), je l'ai appris à l'apéro du dimanche midi en lisant le Parisien (ça me fait un prétexte pour l'apéro).
Mais les Twittos ne se sentent plus pisser, ils s'imaginent acteurs de l'information alors qu'ils n'en sont que de vagues observateurs mais cela fausse complètement leurs conclusions puisqu'ils en arrivent à penser que tous les français (les gens qui mettent des bulletins dans les urnes) raisonnent comme eux...
Pour être franc, j'en veux sérieusement à quelques individus que je ne dénoncerai pas ici sauf si tu me payes une bière à la comète ce soir.
Rhâââ...J'ai rangé mon jet au garage...Je ne pourrai pas être à la Comète ce soir...Dommage, j'aurais bien pris une bière avec toi...
RépondreSupprimerSinon, je suis d'accord avec toi...Il y a beaucoup de journalistes sur twitter et je pense que ça modifie le journalisme, finalement, cet outil...Le rythme est encore plus rapide, plus haché et plus vite oublié...Pas de montage, pas d'écriture, pas de réflexion...
Drôle de monde...
Ouais, il se passe trop de choses en même temps… on en arrive à la fin du monde les amis… 2012, c'est écrit… on y arrive…
RépondreSupprimerRimbus,
RépondreSupprimerBonjour.
CC,
Je ne pense pas aux journalistes qui sont bien obligés de suivre le mouvement. Le type du Parisien, il s'en fout, il a son article à boucler pour 22 heures (?).
@Rimbus : la fin du monde, oui, mais pas en France ! :)
RépondreSupprimer@Nicolas : oui, mais s'il est sur twitter, le journaliste du Parisien, il sera aussi happé par le rythme de twitter et dans trois jours, il ne verra plus l'intérêt de reparler de la Tunisie...Et c'est comme ça que le sujet brûlant tombe dans l'oubli...Par contre, il se peut qu'il y ait encore des lecteurs que ça intéresse et qui se disent : "Mais ça en est où finalement, en Tunisie ?"...C'est vrai, ça ! ça en est où ?
Et plus on permettra aux gens de faire circuler l'info, la leur, plus vite, et la mêler aux faits réels, plus ce qui nous paraît aujourd'hui "durable" sera rapidement relégué.
RépondreSupprimerLà, l'expression "l'homme est un loup pour l'homme" prend vraiment tout son sens.
Faudrait qu'on apprenne à se taire un peu plus souvent, le temps de digérer, se laisser imprégner de l'info brute, des faits, avant de tirer des toiles de partout à partir d'un simple tweet du mec qui pète au bureau.
Bonsoir Zette,
RépondreSupprimerOui, je pense aussi que les infos qu'on vient de digérer, celles dont je parle dans mon billet, mérite mieux que ce traitement...
Mais ce rythme qui l'impose aux médias ? Les politiques ? Les clients ? Les médias eux-mêmes ? Je ne sais pas...
J'aime beaucoup vos billets.
RépondreSupprimerVraiment.
...
Bah, le déferlement d'infos tous azimuts qui ne sont pas suivies ne date pas de twitter. Il y a juste une accélération d'un phénomène ancien. Qui s'est préoccupé, entre autre, par exemple, de ce que devenaient les puits de pétrole incendiés par saddam hussein (parait il...) au koweit, il y a +:- 15 ans, quand on voulait nous faire gober que la planète allait être entourée d'un nuage obscur (ou serait ce l'opacité des informateurs eux même?...)
C'est le fonctionnement même de l'info spectacle en temps réel. Celle/celui qui se sent concerné(e) continue de suivre le sujet même si les médias l'ont zappé
Bonne journée à vous
"Pitié!
RépondreSupprimerSeigneur, j'ai peur. J'ai soif, si soif!
Ah! l'enfance, l'herbe, la pluie, le lac sur les pierres,
le clair de lune quand le clocher sonnait douze...
le diable est au clocher, à cette heure.
Marie ! Sainte Vierge!...
Horreur de ma bêtise."
http://www.lejournaldepersonne.com/2011/03/saisonenenfer/
Bonjour,
RépondreSupprimer@VANGAUGUIN : merci de votre compliment !
Je pense quand même que tout s'accélère particulièrement depuis qu'internet se développe et se démocratise. Chacun se sent investi d'une sorte de course au scoop...
@jounaldepersonne : j'ai toujours un peu de mal à voir le lien entre vos commentaires et le billet sous lequel vous le placez...