5 décembre 2010

Pourquoi tant de haine...

MIÈVRERIE. n. f.
Affectation accompagnée de puérilité dans la manière de parler, d'écrire, de peindre. Il a de la mièvrerie dans son langage, dans son style. 
 
C'est de cela que l'on manque. De gentillesse. Pourquoi ce mot est-il soudain devenu péjoratif ?
 
De la gentillesse, de la mièvrerie, on n'en manque pas, dans le cercle du privé et de l'intime. On s'aime et on se replie sur soi. Mais quand il s'agit d'être gentil avec le prochain dont parle la Bible, il n'y a plus personne. 
 
On se cocoone, on s'aime6, on se maroufle des stickers en forme de coeur, on se prend dans nos bras, on se freehug, tant que ça reste dans la famille. Faudrait pas qu'on se refile des bactéries étrangères.
 
On se téléthone, pour la bonne conscience, une fois par an. 
A côté de ça, tant qu'on peut payer moins d'impôts, on ne se gêne pas. On se loiscellier, on se nichefiscale, on se retire derrière notre bouclier fiscal. La solidarité, mon cul.

Et puis, on oublie que les autres ont aussi été des enfants. Qu'ils sont des enfants. 

Que se passe-t-il dans la tête de ceux qui se crispent quand je dis que je suis prof en banlieue ? J'enseigne à des arabes, comme ils disent. Soudain, j'enseigne à des monstres, à des sauvages...

Soudain, ce ne sont plus des enfants. Des être puérils.

CC
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9 commentaires:

  1. bah tu sais...

    ça nous ramène peut-être à la gentille philosophie du Petit Prince de St Exépury

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  2. L'enfance perdue, le manque d'imagination, tout ça...Oui, peut-être...Je suis entrain de le faire découvrir à mes 6èmes, ce joli conte...J'aime bien les sanglots étouffés de ces petits, quand on lit la fin, en classe...Cela permet toujours d'espérer...Même si, dans le quart d'heure qui suit, ces mêmes enfants s'envoient des "Fils de pute"... Après tout, ils ne font que reproduire ce qu'ils connaissent, à cet âge...

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  3. Merci pour ton commentaire, Laurent ! :)

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  4. oui, un conte philosophique à mettre entre toutes les mains, qu'elles soient jaunes, vertes, marrons, de fils de p, ou de connards, on ne sait jamais, les connards peuvent être pris d'une fulgurance (l'espoir fait vivre, paraît-il)

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  5. Les enfants restent des enfants...

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  6. Demain, j'aurais des 6èmes en face de moi, pour la recherche. Un par un, il vont défiler dans une salle de permanence, devant moi pour me raconter les tracas et les joies du passage en 6ème. Ils vont s'asseoir chacun leur tour ou par deux s'ils le souhaitent et vont me causer, dictaphone branché pour ne rien perdre de leurs mots.

    Deux courants méthodologiques en sociologie s'affrontent, à l'étranger surtout: les enfants sont des acteurs à qui ils faut parler comme des adultes, qu'il faut voir comme des adultes, et les enfants sont des enfants, avec leur monde, leur propre code de langage.
    ça n'avance en rien le problème.

    Et moi dans tout ça, mine de rien, je me sentirai toute petite.
    Alors enfant ou pas, prof c'est un sacré métier. Voilà c'est tout!

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  7. Merci pour cet article, je l'aime beaucoup, oui vraiment ;-)
    Nicolas

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  8. Oui on manque de mièvrerie parfois ... oui nos élèves sont des enfants, comme tous les enfants tout à la fois, l'un après l'autre et concomitamment (euh...) attachants et énervants.
    Nous faisons un métier formidable !
    Et merci à toi de t'insurger pour nous ;-)

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