Tout a commencé il y a environ un an et demi, par un film de Jean-Paul Lilienfeld
avec Isabelle Adjani et Denis Podalydès.
La Journée de la jupe raconte l'histoire d'une prof de lettres dans un collège de Seine-Saint-Denis qui pète un câble et qui prend en otage une classe, avec une arme trouvée dans le cartable d'un élève.
avec Isabelle Adjani et Denis Podalydès.
La Journée de la jupe raconte l'histoire d'une prof de lettres dans un collège de Seine-Saint-Denis qui pète un câble et qui prend en otage une classe, avec une arme trouvée dans le cartable d'un élève.
Ce qui est formidable c'est qu'elle arrive pour la première fois à faire cours dans le silence.
Plus sérieusement, ce qui est vraiment bon, dans ce film, ce sont les questions abordées
Ce n'est pas trop didactique, rassurez-vous, les comédiens jouent bien et l'action est réellement présente.
Le thème principal, c'est la place de la femme dans les quartiers.
Entre putes et soumises, forcément vierges alors que les garçons ne le sont (forcément) pas...
Le film est apparu caricatural à certain : ceux qui n'ont pas mis les pieds dans un quartier depuis longtemps, voire jamais...
Le manque de mixité sociale, pourtant, cause des situations de cet ordre : cette prof est mal vue au sein de son établissement parce qu'elle vient parfois en jupe. Pas en mini-jupe, juste en jupe. Les élèves la traitent de pute, ses collègues et la hiérarchie l'accusent de provocation inutile.
Lors de sa prise d'otage, une de ses revendications, c'est l'instauration d'une journée de la jupe, dans les établissements scolaires. A cela, l'actrice jouant le ministre réplique que la femme a mis des années à se libérer des robes et des jupes et à avoir le droit de porter des pantalons.
En une situation de fiction, un débat fondamental du féminisme aujourd'hui est posé. La religion est au cœur de cette question, bien sûr...
Ce film présente l'avantage de poser beaucoup de questions, d'ouvrir des pistes de réflexion.
Il rejoint ma réalité : dans mon rapport à mes élèves, le fait d'être une femme n'est pas anodin. Aux conseils de classe, on se rend compte des comportements radicalement différents de certains élèves par rapport aux hommes et par rapport aux femmes...
Je n'ai pas la même légitimité qu'un homme. Je n'ai pas la même autorité. Je dois construire tout cela et ça prend du temps et de l'énergie. Parfois, ça ne marche pas, d'ailleurs. Je reste une femme non voilée, impure, pour quelques élèves...
Pas de vraies réponses, mais un premier pas vers la prise de conscience sans doute...
Trop réaliste ? A voir...
La démarche rejoint sans doute celle de Welcome, le film de Lioret, sur les immigrés coincés dans la région de Calais : la fiction, en embarquant le spectateur dans une histoire, permet de prendre conscience de la réalité, en sortant "des effluves télévisuelles habituelles", comme dit Philippe Lioret.
Demain, ce sera pour de vrai, la journée de la jupe : la fiction a rejoint la réalité. Ce sera aussi une journée de sensibilisation aux violences faites au femme. La honte doit changer de camp. Olympe vous expliquera cela mieux que moi...
En tout cas, je serai en jupe demain. L'occasion ou jamais !
CC
mais si tu as bien lu moi je ne serais pas en jupe (d'autant plus que la météo annonce de la neige)
RépondreSupprimerOui, il va faire froid, ici aussi.
RépondreSupprimerPour les autres arguments, je les entends aussi...
Mais tu sais : je travaille dans un collège de banlieue. On a décidé de marquer le coup avec quelques collègues. Si les élèves s'étonnent, ce sera une occasion pour évoquer le féminisme, ce qui ne sera pas inutile ! :)
à quand la journée de la minijupe ?
RépondreSupprimerDéjà je m'y mettrai pas pour le frimas, parce que j'en ai pas et aussi parce que je suis assez déçue qu'une nouvelle fois, on "s'interesse" aux violences faites aux femmes à l'occasion d'une journée, comme celles toilettes publiques...
RépondreSupprimerC'est super dommage.
Superbe film dans toute sa tension!
RépondreSupprimerAlors , en jupe, "je vous aime!"(Ne vous connaissant pas,avec ou sans jupe, j'aime cette liberté que le film proclame!)
Et la tristesse et le combat et le désir de hommes et des femmes ne sont ni d'un camp ni dans l'autre mais, comme toujours, dans le désir qui prend la place du rejet.
N'attrapez pas froid!
Et le kilt alors ? Les hommes aussi ont le droit d'avoir les roubignoles à l'air !
RépondreSupprimerJe reconnais que mettre une jupe pour aller dans un College ça peut avoir du sens, beaucoup plus en tout cas que pour aller au bureau . Mais ce qui m agace c'est que quand on parle des femmes et même quand on parle de choses aussi graves que la violence on en arrive toujours a causer chiffons ou nichons.
RépondreSupprimerJ attends effectivement la journée du kilt et la je soutiendrai a fond.
Le problème c'est celui de la liberté. Une fois acquis la liberté de porter des pantalons, on essaie de nous retirer celui de porter des jupes. Une fois acquis le droit d'avorter, on force quasiment les jeunes filles de moins de 20 ans à se faire avorter si elles sont enceintes (j'ai observé de près ce phénomène), la femme à le droit de travailler, on stigmatise celles qui veulent rester chez elles et s'occuper uniquement du foyer, etc... La diversité est d'ailleurs une valeur matriarcale. L'absence de diversité, une valeur patriarcale.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé ce film.
RépondreSupprimerJ'ai trouve Isabelle Adjani extraordinaire.
Je ne connais pas le monde des profs, ni celui de la banlieu en dehors de ce que disent les médias. Alors ce film a illustré en parti cet univers. L'obligation de choisir son camps, la violence, la haine de soi et des autres...
C'était un moment fort. Je ne comprends pas qu'il n'ait pas eu plus de succès.
La journée de la jupe, c'est d'un ridicule !
RépondreSupprimerD'ailleurs tout le monde s'en fout... Les gens ont d'autres chats à fouetter.