Et voilà : la gestion ministérielle de l'énergie est passé du giron de l'écologie à celui de l'industrie. C'est Besson qui va continuer de s'occuper des dossiers bien lourds et bien difficiles.
Qu'est-ce que ça signifie, concrètement, de refiler l'énergie à Bercy ?
Simplement, qu'on va mettre en application la loi NOME et que tout ça, c'est une histoire d'économie libérale plutôt que d'écologie...
De quoi la loi NOME est-elle le nom ?
En juin, la loi NOME a été votée, dans la torpeur du début de l'été.
Une loi de plus, votée par ce gouvernement qui en a passées des tonnes...
NOME, ça veut dire Nouvelle Organisation du Marché de l'Electricité.
Rappelez-vous : il y a quelque temps, l'électricité s'ouvrait à la concurrence et on vous expliquait que vous pourriez peut-être voir baisser ainsi vos tarifs. La concurrence, c'est censé servir à ça.
Très vite, on s'est rendu compte que c'était l'arnaque : certains nouveaux venus sur le marché de l'électricité se sont même déguisés en agent EDF pour forcer la main à des petits vieux, dans les campagnes. Très vite, tout le monde à compris que c'était idiot de changer d'opérateur, puisque EDF était le plus gros et donc le plus apte à faire les meilleurs tarifs. Le public, ou ce qu'il en reste, ça a du bon et la majorité des gens s'en aperçoit.
Sauf que nous vivons dans un monde libérale où la concurrence doit être libre et non faussée.
Alors l'Europe et notre gouvernement ont décidé de prendre les choses en main : à partir de janvier 2011, EDF devra obligatoirement vendre 25% de sa production à la concurrence, pour qu'elle puisse nous la revendre ensuite.
Entre temps, l'Etat supprimera le Tarif Réglementé Transitoire d'Ajustement du Marché. C'est à dire que les tarifs seront libres...d'augmenter. Une commission (Commission de la régulation de l'Energie) a même calculé que les augmentations seraient de l'ordre de 7 à 11%. Comme pour le gaz.
Cette mise en concurrence artificielle (parce qu'élevée au rang de dogme, comme l'explique très bien Nicolas qui ne me fait pas pleurer) intervient alors que toutes les infrastructures (les barrages, les centrales nucléaires...) ont été construites avec les deniers publics (nos impôts). Maintenant que le coût de revient est faible, on offre le gros cadeau au privé.
C'est une belle arnaque, un peu comme celle des autoroutes, que l'Etat a bradées après leur coûteuse construction.
Le pompon, dans cette affaire, c'est que bientôt, on va vous obliger à acheter un nouveau compteur électrique (censé être plus moderne, mais qui marchera pareil que l'ancien et peut-être moins bien, mais le relevé sera fait automatiquement, ce qui fera grossir les chiffres du chômage...) pour environ 230 Euros par foyer...Ce serait pas mal de s'y opposer...Aimons nos vieux compteurs : proposons leur la retraite à 200 ans. Au moins !
CC (copié-collé, ça signifie...)
SuperNo nous a fait un très beau billet sur le sujet :-)
RépondreSupprimerhttp://www.superno.com/blog/2010/11/nouveau-hold-up-ahurissant-contre-le-service-public/