4 août 2010

Fiction de l'été - Episode 7


Encore un témoin clé à interroger : le gestionnaire de la Mamie. On savait d’emblée la soupe qu’il allait servir : «Mon boulot, c’est de faire en sorte que ma cliente paye le moins d’impôts possible. Je suis très fort à ce petit jeu : je connais le code fiscal par coeur, jusqu’à dans ses moindres niches. Oui, on me paye très cher pour ça, mais le jeu en vaut la chandelle, au vu des économies que j’arrive à faire faire à la clientèle.»

Certes.

Mais les collusions et les confusions entre le pouvoir et l’argent étaient trop grandes pour être honnêtes.

L’homme était accoudé au bar d’un hôtel de luxe, lieu du rendez-vous avec Valandier. Il buvait du champagne. Une coupe de champagne, tout de suite, ça vous pose un homme.

Il avait vaguement un look oscillant entre baroudeur et vieux beau. D’emblée, il fit le petit couplet sur son job. Mot pour mot ce que Valandier avait imaginé.

«- Vous savez qu’on ne peut plus considérer cette affaire de la même manière depuis que le président a été tué ? D’ailleurs, je suis là pour l’enquête criminelle...,relança l’inspecteur.
- Oui. Alors là, justement : je ne comprends pas bien pourquoi vous voulez me voir ! Je suis comptable, juste un petit comptable...Je ne vois pas pourquoi je tuerai qui que ce soit...»

Un "petit comptable". Deux minutes avant, il était payé comme le plus grand parce qu’il le valait bien. Facile de jouer la modestie quand ça l’arrangeait.

«- Soyons sérieux : le président avait lâché le ministre qui était votre principal contact. Il s’apprêtait à le virer du gouvernement à la rentrée. L'hallali avait commencé depuis pas mal de temps, déjà. Sans votre complice...euh...soutien au gouvernement, vous étiez vous aussi sous le feu des médias et de la justice...»

L’homme se rembrunit.

«- Mais de là à passer à l’acte...Certes, ma carrière aurait pris un coup dans l’aile...J’avais beau être...enfin...j’ai beau être le meilleur dans mon domaine, personne ne m’aurait embauché avec des soupçons pareils...»

Au commissariat, sa déclaration fut des plus lisses. Mais l’homme avait un brin de désespoir dans la voix.

Avant de partir, Valandier lui posa une dernière question :

«- Le champagne, tout à l’heure, au bar, c’était pour fêter quelque chose ?»

L’expert en fraude fiscale ne répondit rien, mais il eut un drôle de sourire en coin.
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4 commentaires:

  1. On sent que ça finira mal: Valandier a du flair, le coupable va se faire pincer!

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  2. Je ne sais pas si Valandier sait quelque chose, mais moi, j'y comprends rien !

    :)

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  3. ça se complique.... Quel suspense! :))

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  4. :) J'ai bien révisé les codes du roman policier avec mes 5èmes ;)

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