Depuis 1981, le corps professoral n'a fait que perdre du pouvoir d'achat tout en subissant la hargne et les quolibets du reste de la société, toujours persuadée que les fonctionnaires sont des privilégiés.
A vrai dire, on ne choisit pas ce métier pour le fric quand on a eu l'audace de faire bac + 5. Ou alors, on est maso.
D'ailleurs, on est maso, quand on est prof. Un peu.
Mais là, se prépare encore une intox de belle ampleur. Tout le monde a entendu notre DRH préféré, Luc Chatel aux si beaux cheveux, parce qu'il le vaut bien : les profs vont voir leur salaire revalorisé. En moyenne 660 Euros par an, en plus. Enooorme.
Mais de quoi se plaint-on encore ?
C'est vrai, c'est presque un SMIC de plus par an, c't'affaire ! Pour le boulot qu'on fait et sans compter la sécurité de l'emploi...
Bref, toujours entrain de se plaindre, ces putains de profs, qui sont même pas capable de s'occuper des gosses les jours de grève.
Récapitulons un peu : le client moyen du journal de Pernault aura retenu que les profs vont se voir augmenter grassement.
Mais en fait, seuls les jeunes profs seront revalorisés :
- Ce qui est logique : ils sont désormais recrutés a minima BAC+5 (contre BAC+3 jusqu'à cette année).
- Ce qui est déjà fait : depuis deux ans les nouveaux titulaires touchent une prime qui équivaut peu ou proue à cette augmentation annoncée en fanfare hier.
- Ce qui est plus que légitime, puisque l'année prochaine, ils feront directement 18h devant les élèves sans passer par la case formation.
Pour les vieux professeurs, point de prime et toujours les mêmes salaires misérables.
Et surtout entre les jeunes et les vieux, une sorte de haine qui va s'installer : "Comment !? ce petit jeune qui se fait bordéliser en classe et qui bouffe plus de lexomil encore que de pâtes, va être payé plus que moi qui trime déjà à ce rythme-là depuis 10 ans ?"
Technique manageriale bien rodée : diviser pour mieux régner.
Et surtout, cet argent provient évidemment des départs en retraite non remplacés.
Alors les conditions continuent de se dégrader.
L'augmentation payera juste les frais supplémentaires de lexomil.
Pas sûr que le calcul soit le bon.
CC
C'est exactement ma façon de penser. Diviser pour mieux régner.
RépondreSupprimerLe vote des enseignants (20% en 2007) est un facteur important dont l'exécutif tient de plus en plus compte. C'est une catégorie à conquérir et il le fait grâce à l'argument imparable du fric ( les enseignants en ont besoin au même titre que les autres catégories, y a pas de raison !)
RépondreSupprimerLa question est de savoir si la profession acceptera de vendre sa peau pour si peu ...