1 juillet 2009

16 000 chances en plus d'être précaire...

Ma meilleure amie est précaire. 

Chaque année, elle est suspendue à la décision d'un rectorat. Elle ne sait jamais si elle aura un temps plein qui lui permettra de manger correctement ou si elle devra se contenter des 200 heures du vacataire moyen, sorte de lot de consolation, qui coûte plus cher qu'il ne rapporte.

Elle a eu l'idée bizarre de faire des études de lettres. Elle est un peu coincée, maintenant : quoi faire, avec ça, si ce n'est prof.

Elle a passé et repasse encore, chaque année, le concours du CAPES. Elle a des années meilleures que d'autres, là aussi : elle va parfois à l'oral. Les années où elle n'a que 200 heures de vacation, forcément, elle a plus de temps pour préparer les épreuves...Mais les années où, comme cette année, elle a un temps plein, deux classes de troisième et un poste de prof principal, l'ancien français passe un peu après. Et on peut le comprendre.

Ce qui peut paraître bizarre, c'est qu'on fait entièrement confiance à cette personne : on ne choisit pas au hasard une prof principale de 3ème.

Si les parents savaient qu'elle n'a pas le concours, allez savoir, peut-être que ça jaserait. Mais elle fait le job et le fait bien.

Mais ça ne suffit pas pour l'éducation nationale.

De toute façon, soyons honnête : à l'éducation nationale, on est entrain de programmer un des plus grands plans de licenciement.

16 000 postes en moins, a dit Darcos, avant de refiler le bébé à notre nouveau ministre, Luc Châtel. 

Pour ma meilleure amie, ça sonne un peu comme 16 000 chances en moins d'obtenir le concours et 16 000 fois plus de temps dans la galère et la précarité.

Darcos et Châtel ont tous les deux déclaré un truc du genre : peu importe le nombre d'enseignants, ce qui compte, c'est que le taux d'encadrement reste le même.

Sachez-le : dans l'éducation nationale, on n'enseigne pas. On encadre. Peu importe avec qui et peu importe dans quelles conditions.

CC
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8 commentaires:

  1. Le scandale du mois :

    Le premier palais volant de Nicolas Sarkozy livré vendredi 3 juillet à Villacoublay.

    Cette fois, c'est fait. Le premier des deux Falcon 7X acquis par le ministère de la Défense pour la flotte gouvernementale sera livré à l'armée de l'air par Dassault vendredi 3 juillet. Il arrivera à l'aéroport militaire de Villacoublay dans la foulée.

    L'information est conservée plus secrètement que le code de la bombe atomique, et ni les armées ni le constructeur Dassault n'ont accepté de la confirmer au Point. Nous pouvons préciser que le deuxième appareil du même type sera livré dans un an, chaque avion étant facturé environ 50 millions d'euros, aménagements spécifiques compris. Ces derniers sont notamment des équipements de communication protégés, le reste des aménagements intérieurs n'étant pas précisé.

    Pour ceux qui ne le sauraient pas, précisons que le Falcon 7X est une merveille d'avion, ce qui se fait de mieux au monde en aviation d'affaires.

    http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2009-07-01/info-le-point-fr-le-premier-palais-volant-de-sarkozy/1648/0/357364

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  2. A mon sens, il faudrait complètement revoir la manière de sélectionner les profs. Pour l'instant, ceux qui réussissent aux concours sont les premiers de la classe, ceux qui savent rédiger une dissert selon des critères académiques assez stricts, bref ceux qui sont bien dans le moule. Malheureusement ce ne sont pas forcément les plus motivés par l'enseignement. J'ai vu trop de personnes extrêmement motivées, passionnées par l'éducation, et dotées de personnalités enthousiasmantes, qui savaient avoir une véritable influence sur leurs élèves, ne pas réussir le concours. C'est un grand gâchis.

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  3. Moi je suis professeur titulaire depuis 12 ans (12 ans de ZEP car je suis célibataire, les bons postes sont réservés aux gens mariés, allez savoir pourquoi...) et je veux quitter cet enfer quotidien. Malgré les 16.000 postes en moins, je ne suis pas autorisé à démissionner (mon académie est déficitaire dans mon domaine), si je ne me rend plus au collège, c'est un abandon de poste et je perds tous mes droits à la retraite etc Bref, rien n'est logique et je me considère comme un esclave... car je suis OBLIGE de travailler dans un métier qui ne me convient plus.

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  4. Idem pour une amie qui a une maîtrise audio-visuelle et qui est censée enseigner la technologie, physique, informatique, électronique peu importe qu'elle n'est pas toutes les compétences requises ce qui compte c'est boucher les trous à faible coût. Physicien je l'aide et elle est bonne pédagogue. Mais vacataire elle ne sait jamais si elle va retrouver un boulot à la rentrée, et passé les 200 heures, le rectorat doit la passer en contractuel, ce qui ne se fait jamais, économie oblige. Donc les enfants ont trois à cinq changements de prof par an.
    Car se qui compte c'est générer l'emploi précaire, faire tourner 5 personnes sur le même poste c'est de plus faire illusion pendant la rotation que le chômage baisse. Aujourd'hui la technologie, demain l'histoire, ....etc... Vos enfants sont en Sarkosy préparés au grand vide.

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  5. Ils veulent privatiser : l'éducation nationale c'est trop cher. Les établissements publics pour la Plèbe et les voies royales Pour les autres...

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  6. Pire que la privatisation: la décentralisation et le recrutement par les collectivités, soit la mise en concurrence de toutes et tous sur le marché de l'éducation avec des modalités différentes selon les académies.
    Entièrement d'accord avec l'écœurement face à l'hypocrisie dans le recrutement, qui ne tient pas compte de la compétence des précaires faisant le boulot sur le terrain.
    Les suppressions de postes aggravent les conditions d'enseignement pour faire des profs de simples gestionnaires d'élèves et de leur capacités où non à faire ce qu'on leur dit. Cocktail explosif.

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  7. Mon épouse (contractuelle de l'EN durant 5 années) et moi (professeur certifié et titutlaire) avons eu la drôle d'idée d'avoir un enfant ; l'accouchement a eu lieu début septembre et le poste qu'elle occupait (un petit collège rural) n'était pas pourvu ; elle pouvait retrouver son poste à l'issue de son congé mater' mais non, valider une année de plus et c'était la titularisation... Le Rectorat a préféré embaucher une nouvelle vacataire, sans expérience et sans motivation... Un système hypocrite, inhumain, libéral en somme.

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  8. Pouvez-vous m'expliquer ce qu'il y a de choquant à adapter le nombre de profs au nombre d'élèves (qui diminu), de façon à ce qu'il y ai toujours le même nombre d'élève par prof ?

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