Parfois, on a des élèves à qui on répète durant les quatre années de collège : "Attention, mets-toi au travail, ne gâche pas tes possibilités, si tu as des projets, à cause de tes résultats, tu risques de ne pas pouvoir obtenir ton orientation..."
En troisième, c'est particulièrement vrai : le brevet, ça ne sert à rien, mais si on ne l'a pas, on est vraiment le dernier des crétins...Et puis l'orientation devient une réalité. Si on n'a pas la moyenne qui convient, on ne va pas en seconde générale.
C'est même pas une histoire de personne, de choix humain : ce sont des programmes informatiques qui acceptent ou refusent les dossiers. Si c'est non, c'est non.
A ce moment de l'année, en juin, les troisièmes sont confrontés au principe de réalité. Quand c'est non, c'est non. Soit on redouble, soit on choisit une autre orientation.
Hier soir, le PS était à son conseil de classe de troisième et l'avis s'est avéré défavorable. Voilà des années que le PS ne bosse pas et refuse de voir la vérité en face.
C'est une bonne grosse baffe dans la gueule pour le PS...
La décision est difficile à accepter. Certains n'y parviennent même pas : c'est toujours la faute de quelqu'un d'autre, cet échec...
Certains assument et promettent d'être plus vigilant, d'être plus attentif, de se mettre au travail, de changer d'attitude...A vrai dire, on entend ça depuis quatre ans. Facile de promettre...
Il arrive qu'on cède aux promesses faciles : on donne une seconde chance, on fait redoubler ou après une commission d'appel, après un récollement, on donne quand même l'orientation espérée.
On a donné une chance au PS, en 2007, en 2008, à Reims...On a voulu y croire...Après tout, tout le monde à droit à sa chance...
Et puis hier, on a décidé de confronter le PS au principe de réalité. Non, ce n'est plus possible : le parti ne peut plus continuer comme ça, en ignorant les choix et les avis des militants, en étant déconnecté de la vie, en refusant le jeu des médias, en ne se battant sur les terrains où on l'attend, c'est à dire, l'éducation, la santé, les services publics...
Hier soir, l'avis a été défavorable.
Il va falloir changer d'orientation. Et rapidement, parce que la commission de rattrapage est bientôt là...
CC
Excellent billet que j'aurais aimé écrire.
RépondreSupprimer4 ans ... mon dieu c'est depuis le CP... 1993...
RépondreSupprimerBonsoir,
RépondreSupprimer@Ant. Merci !
@Marc : je ne suis pas aussi vieille, tu comprends ;)
Un billet très "professoro-centré" et dont le ton me déplait tant pour ce qu'il dit des professeurs en conseil de classe dont je connais la bonne volonté et la lassitude, que pour ce qu'il dit de cette vision d'un électeur donneur de leçons.
RépondreSupprimerJe dis souvent quand ça me plait que je dois pouvoir m'autoriser, j'espère, dire quand ce n'est pas le cas, sans prendre trop de précaution.
Je précise que je partage largement le fond de ce qui est évoqué, c'est la forme qui me dérange, ou qui dérange le parent d'élève que je suis, mais aussi le militant.
Bon, à trop prendre de précautions je vais m'enliser.... dans ce point de vue critique qui n'est rien d'autre qu'amical.
elle est forte CC, hein Ant. ?
RépondreSupprimerBonsoir Dedalus,
RépondreSupprimerNe prends pas tant de pincettes, ce n'est pas la peine...
Je sors de deux conseils de classe de troisième et mon ton est forcément influencé par la situation...Non seulement parce que j'ai réellement été obligé de dire 'non, quand on a 7 ou 8 de moyenne annuelle dans toutes les matières, on ne peut pas aller en seconde générale', mais aussi parce que mes élèves que je connais depuis quatre ans, maintenant, sont cette année particulièrement désespérés.
Désespérés. Le mot est fort...Mais la crise est passée par là. Très fort dans ma région. Si bien que mes élèves sont les seuls à se lever le matin, dans bien des familles. Se lever pour venir au collège quand les parents, ex-intérimaires, restent coucher pour cause de chômage, ça n'encourage pas à apprendre les conjugaison, les fractions, les propositions relatives ou les figures de style...
Et là, sur l'éducation prioritaire, par exemple, j'aimerais des signes forts du PS.
J'aimerais un vrai contre pouvoir face à la destruction du système que propose Darcos...
C'est pour ça que la métaphore ne me semble pas injustifiée...
Désolée de ne pas te plaire !
:)
J'ai beaucoup aimé, moi, ce billet (et pas que parce que je suis linké, hein).
RépondreSupprimerDifficile de filer la métaphore sans tomber dans le kitsch (et c'est dire comme c'est bien écrit).
Mais oui, bosser, parce que là y'a quand même un gâchis de potentiel...
Merci Gaël !
RépondreSupprimer:)
Bonsoir Florent,
RépondreSupprimerVoilà, c'est l'idée, on pourrait marquer ça au bas du bulletin : ne gâchez pas votre potentiel...
:)
Ouf !
RépondreSupprimeret du coup je vais refuser le débat. d'ailleurs c'est certainement moi qui ai un problème avec le ton professoral... des professeurs. je ne peux m'empêcher d'y entendre une certaine condescendance, et ce goût de la formule lapidaire en bas du bulletin, forcément lapidaire.
(en même temps, un prof de maths - je devais être en 5ème - m'avait flanqué un "Laurent se contente de luire au lieu de briller". j'en jubile encore :-))
:D
RépondreSupprimerEt dire qu'on a des cours à l'IUFM pour ne pas être lapidaire...On doit toujours trouver le moyen, en 140 caractères (comme sur twitter) d'encourager, de conseiller, de pointer une qualité...
J'adore twitter sur les bulletins !
:)
Oui, mais quand comme moi on a souffert d'une horreur maladive de l'école, que fait le conseil de classe? Il vous réoriente. Pourtant je ne suis ni con, ni méchant. L'école fut la pire prison (cf. mon texte d'hier: "l'isoloir.")
RépondreSupprimerIl y a heureusement une vie après l'école (et je ne crache pas sur les profs que j'adore!)
Bobyé ! L'idée est très bien amenée.
RépondreSupprimerah oui, moi aussi, je le trouve excellent ce billet !
RépondreSupprimerD'ailleurs, les querelles vaines, les discours creux me font penser à des enfants qui joueraient aux adultes responsables de partis, bien au chaud, le mercredi après-midi vers l'heure du goûter. Eh oh, les mecs, on se réveille. il y a des vrais gens qui travaillent, qui se lèvent, qui en on marre de ces paroles en l'air où on a le sentiment que chacun cherche sa place et que tout le monde gagne du temps. Debout !
Dominoo
Bonjour,
RépondreSupprimer@HERMES : l'école manque cruellement de moyens et de ressources face à toutes les détresses qu'on lui envoie. Les profs ne sont pas formés du tout pour faire face à plein de choses...C'est un drame que je déplore...
@Homer : Merci !
@Dominoo : merci ! Les politiques seraient donc des enfants irresponsables...Tu as sans doute raison...
Bises
CC
En France, lors de ces élections européennes, l'abstention a encore battu tous ses records : 60 % d'abstention.
RépondreSupprimerQui s'est abstenu ?
L'analyse par tranche d'âge fait ressortir un phénomène d'abstention massif chez les 18-24 ans (70 %) et chez les 25-34 ans (72 %), ainsi qu'à un niveau moindre chez les 35-49 ans (64 %), alors que l'électorat plus âgé s'est davantage déplacé : seulement 42 % d'abstention chez les 65 ans et plus.
http://www.lemonde.fr/elections-europeennes/article/2009/06/08/le-npa-le-modem-et-le-fn-sont-les-principales-victimes-de-l-abstention_1203923_1168667.html#ens_id=1203395
Le chiffre d'abstention chez les jeunes est spectaculaire.
Surtout, ça détruit la propagande médiatique qui répète : " Les jeunes aiment l'Union Européenne ".
hou hou, la vieille prof avec son regard sévère par-dessus ses lunettes!
RépondreSupprimerPas mal, ce billet.